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Par chugach le 21 Décembre 2014 à 10:55
Lundi 23 mars 2015
Retour à Ulsteinvik Marina où Chugach a passé l’hiver au sec sur le quai. Quelques graissages et autres vérifications, et c’est très vite la mise à l’eau le vendredi 20 mars 2015, pour un départ le lundi 23 mars.
Nous sommes 3 (2 Olivier et un Marc) pour le moment. Objectif Saebo au fond du Hjorundfjord, pour 10 jours de ski de rando dans les Alpes de Sunmore.
Il pleut. La météo annonce 25 noeuds de vent de sud ouest, nous touchons 3 miles après la sortie du port 45-50 nœuds établis du fait des effets venturi entre les iles et les caps ! Avec même une rafale à 65 nœuds. Heureusement tout cela au portant. La grand voile seule au 3e ris est plus que suffisante. En rentrant dans le fjord le vent baisse à 30 nœuds, de face. Puis enfin se calme presque, et nous atteignons Saebo.
Nous ne sommes que 2 bateaux à quai. Notre voisin est un ancien dragueur de mine écossais reconverti au charter, avec des clients norvégiens, des guides suédois et finlandais, venus aussi skier. Avec la pluie de ces dernier jours, ça purge de partout, mais nos voisins ont quand même fait quelque chose aujourd’hui. On verra demain…
Mardi 24 mars 2015
Il fait beau ce matin ! Nous profitons du bus de l’hotel de Saebo loué par des suisses allemands pour atteindre le pied du Skarasalen, 1542 m.
Montée dans les bouleaux, puis neige bien dure.
3h plus tard nous sommes tous au sommet.
Descente magnifique, neige de printemps.
De retour à Saebo, nous partons sur Chugach avec nos amis suisses pour un repérage apéritif vers le fond du fjord
Le fameux Slogen, le Cervin du coin. Un de nos objectifs.
25 mars 2015
7h du matin, il fait grand beau, et -3°C à l’extérieur du bateau.
Objectif le Kolastinden, 1432m, toujours avec nos amis suisses. Comme la veille, montée à travers les bouleaux, puis un beau glacier, et enfin le sommet bien alpin.
Descente en poudre puis en transfo, parfaite.
Belle fin d'après midi au port de Saebo
26 mars 2015
Pendant la nuit les nuages sont rentrés. Le matin il fait +5°C à l’extérieur du bateau.
On traverse le fjord avec Chugach vers le micro port de Indre Trandal. Objectif le Blabretinden, 1476m.
Pente raide sur la première moitié, heureusement ça a bien serré. Neige froide ensuite. Le temps se bouche, le vent monte, vers 1300m on n’y voit plus rien et on arrête.
Au retour, déjeuner à l’auberge de Christian et Yvonne Gaard qui est 20 m au dessus du bateau ! Excellent bacalao et accueil plus que sympathique.
Et retour à Saebo notre base arrière.
27 mars 2015
Plutôt beau ce matin, 0°C à l’extérieur du bateau. Nous partons sur Chugach au fond du fjord 7 miles plus loin pour faire le Dunkelhornet, 1412 m, repéré avec les suisses.
Il y a un trou dans la montagne!
Pas facile de poser le bateau en dessous, nous trouvons un amarrage dans la micro marina de Bjorke 2 km plus loin.
Marche d’approche copieuse.
4h plus tard nous voilà au sommet.
Descente fabuleuse, la moitié en neige froide, l’autre en transfo.
Retour à Saebo, où nous récupérons Soline sans son bagage resté dans la tempête de neige à Oslo. Le guide local Sverre lui prête le matériel de sa femme pour le lendemain !
28 mars 2015
Il fait 7°c ce matin, ciel bien couvert. Nous traversons vers Urke 3 miles plus loin pour faire le Maudekolien, 1020 m. Un local nous avance sur la route de 3km dans sa remorque jusqu’à la neige…
Pas de regel quand on chausse, neige tassée froide en haut de la face nord, on s’arrête 5 m sous le sommet pour cause de corniches illisibles. Belle vue sur le fjord et Saebo .
Descente dans le jour blanc. Une fois au bateau on se dirige vers Indre Trandal pour y passer la nuit et diner à l’auberge de Christian et Yvonne.
29 mars 2015
Temps couvert, 5°C. Nous partons faire le Storhornet, 1360m. Pluie, neige à partir de 600m. Un peu de poudre sur fond dur, puis neige glacée au sommet décapé par le vent tempétueux. Nous y croisons François Le Ray et Benoit Vuillermoz et leur groupe.
Ils redescendent par l’itinéraire de montée, nous descendons par la combe NE directement sur le fjord. Excellente neige froide.
Retour à Saebo en bateau taxi depuis Skar.
30 mars 2015
Après avoir vu la météo la veille, Le Slogen semble possible. Le Slogen (1564 m) est le sommet emblêmatique du Sunmore. Ses faces W et N rappellent le Cervin.
La voie classique de ski est la face E, qui fait quand même 45° en haut.
La montée se fait soit par le S et l’arrête E, soit en remontant une longue vallée W-E et en contournant le Slogen par le N pour rejoindre l’arête E. C’est la solution que nous retenons.
Nous avons décidé de faire équipe avec François et Benoit et leur groupe, et avons loué le bus de l’hotel Sagafjord pour nous approcher du point de départ 150 m au dessus de Urke. La remontée de la vallée vers le Slogen est magnifique.
Finalement ce jour là nous sommes 11 à remonter l’arrête pour atteindre le sommet, dont les 4 de l’équipe Chugach. Nous avons laissé les skis 70 m sous le sommet, les cumulus ont envahi le ciel. On voit Saebo au fond du fjord dans un trou de nuages.
La descente de la pente sommitale se fait hélas dans les nuages, excellente neige, et nous retrouvons le reste de l’équipe de François pour rejoindre la vallée.
31 mars 2015
Il a plu hier soir, et ce matin il fait beau et bien froid, l’eau a gelé sur le pont. Nous traversons le fjord vers Oye, où Chugach a passé 2 jours l’été dernier. Objectif le Blaeja , 1420 m.
Synnove nous monte en voiture jusqu’à l’hotel Villa Norangdal, aux pied du Blaeja et du Kvittegga.
Montée tranquille jusqu’au sommet.
Vue sur le fjord et le Slogen de la veille.
La pluie de la veille au niveau du bateau a mis 5 à 15 cm de poudre sur les pentes, neige parfaite.
Retour au bateau puis à Saebo.
1er avril 2015
Il neigeotte au bateau. Nous partons faire le Klubben au S du Skarasalen.
Neige et brouillard augmentent, 20 cm de fraiche sur fond dur. On s'arrête à 650m à la limite des arbres. Retour au bateau.
2 avril 2015
Olivier et Soline sont partis ce matin vers l'aéroport d'Orsta. Il neige dru ce matin, pas de montagne pour les 2 qui restent.
Nous repartons vers Alesund, au moteur puis à la voile.
Le port d'Alesund est bien calme car en Norvège c'est jour férié. La neige est bien bas sur les collines.
3 avril 2015
Nous ramenons le bateau à Ulsteinvik. Moins de neige et de vent que la veille, mais il fait bien froid, nous avons l'onglée à la moindre manoeuvre. Le soleil revient quand nous arrivons à Ulsteinvik.
Retour en ferry vers la ville et l'aéroport...
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Par chugach le 31 Mars 2014 à 13:11
Le projet de l’été 2014 : Le tour du Spitzberg
Après pour Chugach une première croisière dans les glaces sur la côte Est du Groenland en 2013, le projet est de tenter le tour du Spitzberg au mois de juillet 2014, avant de redescendre vers le Sud via Jan Mayen et d’hiverner Chugach fin aout 2014.
Itinéraire prévu :
- Départ le 3 mai de Cherbourg
- Mai et jusqu’à mi juin: Norvège et îles Lofoten
- 2e quinzaine de Juin : traversée sur le Spitzberg via l'île aux Ours
- Juillet : circumnavigation de l'archipel, selon les conditions de glace
- 1ere quinzaine d’Août : traversée vers l'île de Jan Mayen puis vers Bodo en Norvège
- 2e quinzaine d’Août : Descente pour hiverner le bateau.
De Cherbourg vers la Norvège du 3 au 7 mai
L’équipage de la première étape (Christophe-Marie, Karam, Didier) de Cherbourg Alesund se retrouve le 1er mai à Cherbourg. Dernières mises au point du matériel. Le 2 mai, c’est l’avitaillement avec le support de Laurence ainsi que de Sandrine qui est venue mettre ses affaires et ses ingrédients culinaires à bord.
Le 3 mai, départ avec un peu de retard pour cause de gasoil dans les fonds dû à un nable resté ouvert. Départ au près, puis quelques heures plus tard devant Wight le vent tombe. C’est au moteur que nous passons le Pas de Calais, et arrivons dans les champs d’éoliennes et bientôt les plateformes
pétrolières.
Le vent rentre et adonne, génois puis genaker puis spi, très beau temps pendant 2 jours.
Avarie sur le moteur du pilote. Un coup de téléphone à Thierry Etcheto chez L&S qui nous oriente sur la réparation, que Didier réalise façon Houdini dans le compartiment technique arrière.
4 jours après le départ, le 7 mai, arrivée dans la boucaille sur l’ile d’Utsira. Nous décidons d’aller 15 miles plus au nord jusqu’à Espaever.
Très joil petit port de pêche. Nous passons la soirée à résoudre le problème des safrans qui bougent en hauteur sur le tube de jaumière. Réalisation de cales avec les courroies de rechange du moteur.
Départ vers Fitja le 8 au matin, plein d’eau, de matériel de pèche, wifi gratuit…et mouillage 2 miles plus loin dans l’anse de Oyarsvag.
Coup de pèche, plein de lieus, morues, limandes.
Après quelques heures de moteur dans les fjords, amarrage à quai à Bergen le 9 au soir.
Soirée restaurant le soir, visite de la ville le samedi matin, Didier gagne le concours de pêche, et on repart vers le nord.
Moteur, voile, et on mouille le soir dans un mouillage de rève entre Vardoyna et Lykta (60°44’N, 4°14’ E), complètement protégé de tous cotés avec une entrée de 10 m de large.
Plongée, pêche de lieus, oursins, palourdes et bigorneaux dans une eau à 11°C.
Oursins et soupe de poisson au menu.
Le 11 mai, on monte d’une cinquantaine de miles. Passage sous l’ile d’Alden spectaculaire.
Montagnes enneigées et petits détroits.
On mouille sur l’ile d’Hovden dans la baie Arevika. Lieus noirs.
Le 12, départ au près à 7h30 pour passer le Stattlandet, le cap épouvantail local. Objectif Ulsteinvik. Le vent monte, 20, 25, 30, 35 nœuds.
Finalement le Stattlandet méritait sa réputation. Après 14h de route au près dans une mer bien formée, on s’arrète dans la baie de Kleiva sur l’ile de Klamsoya.
Le 13 au matin, on zigzague au moteur dans les canaux entre les iles.
Nous arrivons dans une marina très bien équipée, qui doit accueillir Chugach à la fin de l’été. Prise de contact avec le manager Oystein, et rencontre de Yves, un français qui vit en Norvège depuis 30 ans et travaille le polyester. Rencontre de Gilles, skipper de Peregrina qui a hiverné ici et se prépare à remettre à l’eau.
Valeurs norvégiennes :
Le lendemain, il fait très beau, et nous décidons de remonter le Storfjord sur 50 miles jusqu’à Geiranger.
Parcours magnifique sous les sommets des Alpes de Sonnen. Rêve de ski…
Le fjord se resserre progressivement.
Nous arrivons à Hellesylt où il est bien difficile de mouiller.
Nous repartons vers Geiranger atteint en début de soirée. Courte nuit paisible sur un ponton neuf où nous sommes seuls.
Parcours inverse le lendemain 15 avril, vers 11h nous mouillons dans la petite baie de Veibust pour laisser passer coup de vent et pluie. Pèche de morue, eiders…
Le 16 mai, Christophe-Marie va débarquer et Sandrine embarquer. Fin de première étape !
Le 17 c’est la fête nationale, défilés et foule aux cafés. Christophe nous quitte et le lendemain Sandrine embarque.
Les menus changent. Flan de légumes et gateau coco pour commencer…
Nous repartons vers le Nord. Arrèt à Ona, petite ile 30 miles au Nord .
Les mouettes nichent partout!
Le 19 au soir arrèt à Breivikfluan pour la nuit, on cale le filet. Morues, vieilles, lieu et limande.
Le 20 mai pas de vent, on fait 80 miles au moteur ! On arrive à Brekstad d’où nous allons rejoindre Trondheim en ferry pour une visite en journée.
est une bonne option qui nous évite 50 miles aller retour au moteur.
La ville de Trondheim est une des « Venise du Nord », pas de canaux mais une rivière qui traverse la ville.
Nous faisons le tour à pieds, ce qui permet à Karam de choisir soigneusement le coiffeur qui va s’occuper de lui.
Le soir nous partons mouiller sous l’ile de Huso, et le lendemain nous faisons route, essentiellement au moteur, vers Sorgjeslingan, un petit archipel superbe 15 miles au Sud de Rorvik. Voilà qui ressemble plus à une « Venise du Nord ». Promenade de charme et morue…
Le 23 mai, un peu de vent pour partir et passer Rorvik.
Le vent tombe , et nous piquons au moteur vers Vega, pour y chercher un abri pour le coup de vent annoncé. On cale le filet, et la baie regorge de morues. Le vent rentre comme annoncé dans la nuit, et le lendemain il monte à 35 nœuds. Cela permet de lever le filet, vider le poisson, aller aux bigorneaux et préparer la soupe… quasiment une occupation complète de 9h à 18h ! Soupe excellente.
Le 25 au matin, la météo annonce encore du vent fort au large, en plein dans le nez, et peu de vent à terre. C’est l’option choisie, nous alternons voile et moteur pour remonter de 80 miles vers le nord.
Nous passons le cercle polaire, avant de traverser au près vers Rost, la plus sud des iles Lofoten.
Le soleil s’est couché à minuit pile et s’est levé à 2h10 !
La météo annonce un vent en baisse à 18-20n. C’est finalement avec 30 nœuds, 3 ris et une demi trinquette que nous arrivons à Rost le 25 mai à 3h du matin sous un soleil éclatant.
Rost,650 habitants, c’est pavetons, tourbillons et séchoirs à poisson ! Grasse matinée, travaux d’entretien divers et visite de l’ile.
Nous rencontrons Tor, artiste, galériste, cafetier, coiffeur. A droite, la Cène, par Tor
Nous quittons Rost le 27 au matin au moteur, destination Moskenesoy. Surveillés par un aigle de mer.
Une heure plus tard, odeur de chaud dans le moteur. Analyse très rapide : L’alternateur principal a chauffé et ne charge plus. Nous nous arrêtons sur l’ile la plus proche, Vaeroy, pour regarder de plus près.
Autopsie, les soudures des bobinages au pont de diodes ont fondu. Le mécanicien local confirme, que au moins 2 des diodes sont mortes et nous propose de commander un nouvel alternateur.
En attendant, on ramasse oursins et bigorneaux.
Le nouvel alternateur arrive par hélicoptère le lendemain, montage, tests.
Le 29 mai après 2 jours d’escale forcée nous repartons vers A (prononcer oeu) sur Moskenesoy.
Ancien village de pêcheurs, retapé pour les touristes, assez réussi mais un peu léché à notre gout.
Les morues sont authentiques.
Amarrage précaire, peu de place, peu de fond, mais iul fait calme et beau. Il fait chaud !
Surprise, nous rencontrons Micheline et Jean-Luc, de vieux amis de Didier qui sont arrivés jusque là en camping car depuis Baden dans le Morbihan !
Départ le lendemain matin par calme plat. Coup de pêche sous l’ile de Landego, et Sandrine établit le nouveau record de morue sur Chugach: 7,4 kg.
Ce soir du 30 mai, escale à Bodo pour y déposer Sandrine et récupérer Laurence. Chantal et Christophe viennent nous faire une petite visite et nous donner quelques tuyaux avant de rentrer en France.
Samedi 31 mai, Sandrine s’envole et Laurence arrive. C’est bien pratique, l’aéroport est à 10 mn à pieds du port. Avitaillement, crevettes fraiches, leurres à morue, plein de fuel et nous voilà repartis. Nous mouillons le soir dans Kjelbotn, la magnifique baie au NE de l’ile de Landegode.
Dimanche 1er juin, traversée vers Flakstadoy, en surveillant la charge du nouvel alternateur et faisant la maintenance du moteur hors bord et des commandes du vérin de dérive. Nous mouillons à l’E dans Straumoya, encore un mouillage de charme. Pêche et promenade vers un petit lac 15 mn au dessus du mouillage.
Lundi 2 juin, pas de vent. Objectif Henningsvaer au SW de l’ile d’Austvagoy. Arrèt pèche, grosses morues, le record de Sandrine est battu et n’aura tenu que 3 jours. Morue de 8,5 kg !
Les Lofoten sont encore bien enneigées.
Le soir, arrivons à Henningsvaer, très joli petit port de pêche à la morue reconverti dans le tourisme.
Nous quittons Henningsvaer pour aller faire des courses à Svolvaer, où nous rencontrons Pierre et son Aztec Lady en partance pour le Spitzberg. Achat d’un mixer electrique pour faciliter la soupe de poisson.
Nous repartons vers Kvannkjosen 3 heures plus loin. Baie magique ! Protection totale, oiseaux, torrents qui descendent des pics avoisinants. Peut être le plus beau mouillage depuis que nous avons quitté Cherbourg.
Partis chercher des huitres, nous trouvons des pétoncles ! Excellentes.
Le sommet au sud du mouillage, Gunnarkiltinden ( ?) et sa face NE parraissent bien tentants.
Le lendemain matin, il fait très beau, et après le petit déjeuner, deux d'entre nous partent à l’assaut du Gunnarkiltinden.
Marche d’approche pénible, jusqu’à la sortie de la forêt. Ensuite neige de névé bien portante malgré les 15°c !
Sommet, très belle vue du mouillage et des montagnes environnants.
Début de descente
Belle descente !
Nous voilà repartis vers Gullvika sur Austvagoy. Beau mouillage, lac de charme, nous sommes rejoints par Gilles et patrice sur Peregrina. C’est aussi l’anniversaire de Didier, fêté dignement.
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Le lendemain 5 juin, nous nous dirigeons vers Stokmarknes pour récupérer Raaji qui arrive de Suisse, et en profiter pour faire quelques courses. Au passage , visite de Trollfjorden au pieds de pic magnifiques qui rappellent Chamonix. Bonne base de ski de rando et d’escalade….
Nous abandonnons Karam à Stokmarknes pour la soirée et partons chercher un mouillage plus nature.
Le soir nous sommes à Lonkanfjorden, aux pieds du Moysalen , le point culminant des Lofoten et des Vesterallen.
Le lendemain nous récupérons Raaji et Karam et repartons vers Grunnfjorden . Nuit calme, nouvelle visite de Trolfjorden le lendemain matin.
Au vu de la météo, nous décidons de passer par les fjords intérieurs, et cela nous permet de retourner à Kvannkjosen. Aigle et à nouveau pêche miraculeuse de pétoncles après repérage par Didier et Karam.
Le 8 juin nous traversons le Tjellsundet vers le Nord, et mouillons le soir à Kjotta où un local nous offre des moules (moins grosses qu’aux iles Féroé pour ceux qui connaissent l’histoire).
Le 9 il pleut nous montons vers le NE sous la côte ouest de Senja, en pêchant et perdant un gros flétan.
Nous terminons à Hamn, ancien port de pêche reconverti en complexe hôtelier avec petite marina. Personnel charmant mais ni l’électricité ni le wifi ne fonctionnent, seulement la facturation de la taxe portuaire ! Le 10 juin toujours cap au NE, et nous mouillons à Tussoya. Pêche au filet décevante, essentiellement des petits oursins !
Le 11 nous naviguons sous spi vers Tromso, et quand le vent tombe, atelier matelotage.
Nous mouillons le soir à Ryoy, petite ile qui abrite la réserve de bœufs musqués de l’Université de Tromso.
Le 12 juin dans la matinée nous sommes à Tromso. Fin de 3e étape, Laurence et Raaji vont descendre, et Jean-Claude et une nouvelle Laurence embarquer.
Samedi 14 juin: Il pleut sur Tromso. Raaji et Laurence ont pris l'avion ce matin. Le reste de l'équipe fait l'avitaillement et la météo.
Le dimanche 15 juin, nous quittons Tromso pour nous positionner en haut de l’archipel avant la traversée vers l’ile de l’Ours. Bonne surprise, l’antenne extérieure de l’iridium marche à nouveau à 20 m de Tromso. Apparemment, les ondes électromagnétiques locales étaient responsables de nos soucis. Nous n’annulons cependant pas la commande du connecteur de remplacement que Sandrine doit apporter à Longyearbyen.
Le soir, escale à Torsvag, port de pêche à l’extrémité N de l’ile de Vannoy. Averses de grésil et température de 5°C, belle ambiance.
Le lundi 16, il fait 3°C, et le ciel bleu du début de matinée est remplacé par de la neige ! Comme pour nous aux Lofoten, il faisait 25°C à Torsvag 10 jours plus tôt… Contraste ! La météo annonce une amélioration en soirée.
Départ le lundi soir au près. Dans la nuit le vent de Sud rentre et monte progressivement pour atteindre 30 n. Le 17 il souffle toute la journée, et baisse le 18 au matin à 60 m de l’ile de l’ours. Averses de grésil, température à 0°C. Depuis 3 jours nous naviguons panneau de descente fermé pour garder la chaleur à l’intérieur. La descente Alubat n’est pas conçue pour ce genre de navigation, elle ne permet pas d’entrer et sortir rapidement. En vue de l’ile le vent de NE rentre, nous avions anticipé en montant au vent et terminons au près d’un seul bord sur les falaises du sud de l’ile de l’Ours.
Nous croisons un baleinier.
Mouillage le 18 juin en début de matinée dans la baie de Telvika, la mieux protégée du vent de NE. Contact radio avec la base norvégienne 6 m plus à l’Est, il n’y a pas d’ours sur l’ile en ce moment. Débarquement. Au dessus de la baie, une petite cabane où vivent 2 ornithologues polonais qui travaillent sur les skuas.
Les skuas (ou labbes) sont les rois de l’ile. Ils attaquent Jean-Claude dont ils n’apprécient pas du tout la casquette orange.
Nous ramassons parmi les objets flottés de la plage un tapis de sol de voiture destiné à améliorer la descente. La météo pour les jours à venir est stable, vents de NE de 20 à 25n, temps gris/averses de neige. Nous décidons le 19 après-midi de partir vers le Spitzberg. Route directe au près sous grand-voile et trinquette arisées. Température entre 0 et 2°C.
Le 20 juin en début de matinée le Spitzberg est en vue. Le temps se dégage, nous rentrons dans un anticyclone mais il fait toujours aussi froid.
En fin d’après-midi nous sommes au mouillage dans le Hornsund , baie de Kamavika, à 1 mile de la base des polonais, à l’abri des glaces dérivantes libérées par le glacier Hansbreen. Confit de canard pour fêter l’arrivée ! Le 21 le vent est tombé, et il fait grand beau. Nous partons explorer le fond du Hornsund.
Sommets magnifiques et alpins, le point culminant à 1400 m.
La Grande Sassière du Hornsund (dédicace à Eric, Anne et Alexandra)
Mouillage à Ammonitoya, l’ile aux fossiles. A peine mouillés, voici un ours sur la presqu’ile d’à coté, qui décide de traverser vers Ammonitoya. Panique chez les sternes, l’ours fait une omelette. Impossible de débarquer ! Après son omelette, l’ours décide de faire la sieste à 300 m du bateau. On attend qu’il parte pour débarquer… Et un 2e ours surgit sur l’ile d’à coté !
En attendant que les ours lèvent le camp, entretien du bateau et réalisation d’un panneau de descente rapide à manoeuvrer avec le tapis de sol trouvé à l’ile de l’Ours.
En fin d’après-midi les ours ont gagné, ils occupent toujours le terrain et nous n’avons pas débarqué. Nous partons mouiller pour la soirée plus loin à Selbukta, et en chemin croisons un 3e ours !
Il fait très beau pour ce jour le plus long de l’année (notion sans importance ici, nous sommes à 74°N, le jour est permanent et aujourd’hui le soleil aussi), et la température monte à 11°C. Nombreux oiseaux.
Le lendemain, départ vers Ammonitoya pour y débarquer enfin si l’ours est d’accord. En levant l’ancre nous croisons un 4e ours !
Visite d’Ammonitoya, les ours sont partis, et les sternes sont territoriales bien qu’il n’y ait plus un œuf sur l’ile.
Déplacement vers Gashamna, puis Isbjornhamna pour rendre visite à la base polonaise. Accueil très sympathique, les polonais nous offrent thé, café et connexion internet. Aussi conseils pour l’ascension et ski du beau sommet au dessus de la base. Au sommet un renard territorial passe un savon vocal au skieur.
Un troupeau de rennes vit près de la base.
Il y a des petites fleurs et lichens partout dès que la neige fond.
L
Le lendemain 23 juin, départ vers le BellSund. Belle journée de voile à tirer des bords vers le Nord, mouillage le soir à Josephbukta.
Le lendemain matin visite de Fleur de Lys Hamna. Rennes, épaves de baleiniers bien conservées, cabane de trappeur. Nombreux phalaropes.
En fin d’après midi mouillage à Maria Holmen. Oies et eiders nichent sur l’ile.
Le lendemain matin visite sur l’ile voisine d’Akseloya de la cabane du trappeur Louis Nielson. Il a pris sa retraite il y a 2 ans et a vendu à Thomas et Lisa qui ont repris son activité. En ce moment, collecte de duvet d’eider.
Lisa emmène sa fille de 2 ans à la plage devant la cabane.
Déplacement l’après midi vers Fridtjovhamna, temps bien bouché. Le lendemain 26 juin on monte vers le Nord et le Isfjorden. Mouillage à Trygghamna, baleines à l’entrée de la baie, nous sommes à 78°15’N.
27 juin, le filet calé la veille en espérant des ombles chevaliers n’a donné qu’une vingtaine de rascasses. Didier en fait une soupe. Le lac au dessus du mouillage est encore partiellement gelé. Nous partons vers le fond de l’Isfjorden, brouillard et crachin. Nous mouillons au Nord de Flintholmen pour déguster la soupe de rascasses arctiques baptisée « soupe 78°N ».
28 juin, il fait meilleur. Visite de l’ile de Flintholmen façonnée par le retrait du glacier voisin.
Phoques barbus dérivant sur leurs plaques de glace.
Sous le Cap Wijk nous mouillons devant la maison du trappeur Harald Solheim, établi là depuis 30 ans. Qui ne semble pas ravi de nous voir, mais parait soulagé quand nous lui confirmons que nous sommes des « privés », et qu’il n’est pas un nouveau stop pour un tour operator. Température agréable de 11°C.
Le lendemain dimanche 29 juin, déplacement vers Longyearbyen, où nous trouvons une place à quai parfaite.
Mardi 1er juillet : Laurence et Jean-Claude sont partis ce matin, nous attendons Sandrine dans 2 jours. Entretien du bateau et approvisionnements. La fermeture de descente donne satisfaction et est considérée comme terminée. Il fait 6°C dehors et 18°C à l’intérieur du bateau.
Nous surveillons aussi les cartes des glaces, pour la première fois aujourd’hui le passage au Nord s’ouvre. Bien que la situation soit encore fragile au droit du Woodfjorden
3 juillet : L’avion de Sandrine fait 3 tours au dessus de la piste sans atterrir. Il est détourné sur Tromso. Nous soupçonnons Sandrine d’avoir voulu visiter Tromso et le musée polaire.
4 juillet 18h30 : Sandrine est à bord, on part immédiatement pour aller dormir à Trygghamna, mouillage aux pieds du glacier.
5 juillet : Pas de vent, moteur vers Poolepynten où nous attendent des morses…
Mouillage le soir à Engelsbukta.
6 juillet : Navigation vers le Kongsfjorden, Mouillage aux pieds du Blomstrandbreen, et à quai à Ny-Alesund en fin de journée.
Nous sommes à quai à coté d’Aztec lady et de Vive La Vie, le yacht de 60m de Willy Michel patron d’Ypsomed. Douches à la base de vie des scientifiques, buste d’Amundsen, reste d’exploitation minière, rennes et oiseaux…
7 juillet : Nous avons pu compléter les réservoirs de fuel ce matin, et nous quittons Ny Alesund et la Baie du Roi. Arrivée en fin de journée dans Magdalenafjord, approche du glacier qui a reculé et dont le front est maintenant hors carte. Mouillage à Trinityhamna, non loin de Vive La Vie.
Le lendemain, grand beau, visite de Smeerenburg et de Virgohamna (lieu le plus visité par les paquebots de croisère) au milieu des touristes, les bateaux prennent des tours pour débarquer.
Mouillage le soir à Gjoaneset au NE d’Amsterdamoya, abrité du vent de sud qui doit rentrer dans la nuit.
9 juillet : Le vent est bien rentré, 40 nœuds de sud. Nous n’avons pas réussi à récupérer la carte des glaces. Nous décidons d’attendre que le vent se calme pour continuer. Nous sommes à 79°46'N, et nos cartes navionics s’arrètent à 79°50’N. Mais nos cartes C Map sur Maxsea vont à 80°N, et les cartes papier au dessus.
10 juillet : Le vent s’est calmé un peu, et nous partons vers le NE vers le Raudfjorden. Mouillage au fond d’Hamiltonbukta. Beaucoup de traces d’ours mais pas d’ours. Glacier magnifique, beaucoup d’oiseaux.
Le 11, après une sortie délicate d’Hamiltonbukta, on continue vers l’E. Les premières glaces sérieuses nous forcent à un détour par le S vers 79°53N.
Finalement ça passe, et on arrive dans le Woodfjord pour mouiller dans le lagon de Mushamna. Encore partiellement gélé. Oiseaux, phoques, visite de la cabane de trappeur inoccupée. La carte des glaces laisse supposer un passage libre de glace vers le Hinloppen pour demain.
22h, le vent d’ouest se lève, et la glace du lagon dérive vers nous. Départ en catastrophe, on risque de se faire bloquer et les larges plaques de glace menacent de monter sur la chaine. On va mouiller 5 miles plus loin à Krokvika à l’abri de la glace et du vent.
12 juillet, départ pour le Hinloppen. 15 miles plus loin, premières glaces sérieuses au niveau du cap Grahuken, 1h plus tard impossible de passer. A l’est la barrière de glace s’étend vers le Bangenhuk et l’E du Wijdefjord, on cherche un passage vers le NW. Vent et grésil. Plusieurs fois on pense avoir trouvé, mais en fin de matinée vers l’ile de Moffen on est bloqué de tous cotés.
Demi-tour et retour au mouillage de Krokvika en croisant des belugas.
Le 13, la carte des glaces et le vent de NW ne laissent pas présager d’amélioration, on décide de patienter et de visiter le Liefdefjord. Dans Hornbaekpollen on rencontre le bateau d’expédition français Polaris, qui nous offre douches et bières, et beaucoup d’informations sur les spots intéressants du Spitzberg. Ils ont à bord une équipe de photographes américains qui cherchent les ours. Ils nous apprennent aussi que 3 bateaux d’expédition ont renoncé aujourd’hui à rentrer dans le Hinloppen. Nous ne sommes pas les seuls à être ennuyés.
Vues magnifiques sur le Monacobreen.
La carte des glaces du soir n’est pas très bonne. Le vent d’W continue à pousser la glace vers l’entrée N du Hinloppen, tandis qu’à l’extrémité S du détroit les vèlages du glacier géant Brasvellbreen de l’ile de Nordauslandet sont poussés vers la sortie S du Hinloppen.
Le 14 on patiente toujours et on remonte vers la sortie du Woodfjord. Polaris nous signale un ours qui dort au fond de la baie de Sordalsbukta, séance photos.
Mouillage et pêche dans Mushamna maintenant dégelé. Phoques, morse et omble chevalier. La carte des glaces ne nous permet toujours pas de passer le haut du Hinloppen.
Le 15, on se déplace vers Breibogen. La carte des glaces montre encore une détérioration, il faudrait attendre plusieurs jours pour envisager une amélioration permettant de passer. Le planning ne nous permet plus d’envisager un tour du Spitzberg en mode tourisme, et un éventuel mode sans arrèts visites ne nous intéresse pas. Nous décidons de rentrer à Longyearbyen par le N et l’W en prenant notre temps.
Du coup, visite approfondie de Ytre Norskoya, beaucoup d’oiseaux. Sternes territoriales.
L’omble chevalier est excellent, au four pour un premier repas, en tourte pour un 2e repas.
Le 16, nous nous dirigeons vers Kobbefjorden dans l’W de l’ile de Danskoya. Nous croisons le voilier français Sillage. Et une ourse avec son ourson.
Au mouillage, dans la lagune au N de l’entrée, nombreux phoques communs, assez rares au Spitzberg. Vertèbres de baleines, os d’ours et de rennes.
Le 17 juillet, nous partons chercher les ours dans l’E de Smeerenburg. On ne trouve pas d’ours, mais tout en bas on trouve Aztec Lady qui dérive tranquillement sous le glacier. Pierre, Florence et Clément nous offrent un excellent café. A bord, une sympathique équipe de géologues normands et savoyards.
Nous passons la nuit dans Scheibebukta sous la falaise du glacier, protégés par un isthme rocheux.
18 juillet, journée de louvoyage dans la boucaille le long de la cote vers le S pour finalement atteindre le Lilliehookfjord et la baie de Signehamna. 19 juillet, grosse pluie et vent le matin, grasse matinée. A terre l’après midi, lacs, belles pierres, oiseaux et restes d’une station de surveillance allemande de la 2e guerre mondiale. Cherchez le renard…
20 juillet, beau temps, visite du Krossfjord, de ses falaises à oiseaux et de ses glaciers.
Dans l’après midi, visite du Kongfjord et de ses glaçons. Vue parfaite sur les sommets des 3 Couronnes.
En fin de journée escale à Ny-London. Inspection de la carrière de marbre désaffectée et des restes des installations.
Mouillage pour la nuit dans Blomstrandhamna avec ses glaçons chugachophiles.
Le lendemain, le beau temps a disparu, les 3 Couronnes sont grises. On louvoie vers le sud pour finir chez les morses de Polepynten. Au total, 5 bateaux au mouillage, un record !
22 juillet, temps gris, on louvoie jusqu’à Farmhamna. Mouillage magnifique entre les ilots, devant la cabane d’un trappeur qui visiblement vient juste de partir en vacances. Oiseaux, os de baleines, bois de rennes…
23 juillet, il pleut, louvoyage jusqu’à la ville russe de Barentsburg à l’entrée de l’Isfjord. Curieux mais quai inconfortable, on ne reste pas.
On va dormir à Trygghamna, une valeur sure. Aztec Lady y est déjà au mouillage. Au menu , flan de légume avec coulis de tomate, hareng pommes à l’huile et tarte au citron.
Vers 2 heures du matin, le vent se lève, vérification du mouillage… et surprise, 3 ours traversent la baie devant Chugach.
24 juillet, nous partons visiter le Tempelfjord et mouillons à Bjonohamna sous les falaises assourdissantes d’oiseaux surveillées par les renards.
25 juillet: Au mouillage à Longyearbyen pour la fin de cette 5e étape...
26 et 27 juillet : nettoyage, plein d’eau, vidange moteur et autres entretiens. Courses pour l’étape suivante. Nous passons notre temps à bouger le bateau au ponton où les voiliers s’entassent sur 2 ou 3 rangs. Le 27, Sandrine et Karam nous quittent, et Emma et Bernard embarquent. Bernard a perdu son bagage à Oslo…
Le 28 il pleut. Bernard récupère son bagage dans l’après midi, et nous voilà repartis pour Trygghamna, en compagnie d’Aztec Lady. Pas d’ours, mais le soleil arrive et les phoques se prélassent sur les glaçons lachés par le glacier.
29 juillet : La météo est correcte, et nous décidons de partir sur Jan Mayen au large de la cote est du Groenland 500 miles au sud : 4 jours de navigation de la mer de Barents vers la mer du Groenland. Pour le premier jour, calme plat. Nous croisons quelques baleines. 30 juillet : Le vent est bien rentré pile de l’arrière, ce qui n’est pas facile à gérer. La pluie aussi. 31 juillet : La température baisse à 3°C. Dans l’après midi le soleil fait une apparition, grosse houle d’est. 1er aout midi : Jan Mayen en vue ! Toujours une forte houle, où mouiller ?
Nous passons sous la cote nord-ouest de l’ile, le volcan est magnifique.
En fin d’après midi nous mouillons dans Kvalrossbukta, au vent mais à l’abri de la houle. Roy, le commandant de la base, arrive dans sa jeep pour nous accueillir, nous donner les consignes et nous inviter le lendemain à la base. 5 voiliers visiteurs sont « prévus » à Jan Mayen cette année, nous sommes le 3e.
2 aout : Visite de Jan Mayen, entre notre mouillage et la base 10 km plus loin. L’ile appartient aux oiseaux, il n’y a aucun mammifère hormis les 18 hommes et femmes de la base et leurs 2 chiens. Cela fait 15 ans qu’on n’a pas vu d’ours, et le dernier renard arctique s’est éteint dans les années 1970. Le rôle principal de la base est de gérer une station Loran. Hier était la première belle journée sans brouillard depuis 2 mois, nous avons de la chance.
Promenade sur l’ile : Quelques (gros) os de baleine. Des skuas très agressifs. Beaucoup de petits champignons …non identifiés.
Le 3 aout nous entamons un tour de l’ile par le sud, et quittons l’ile vers 13h direction les Iles Lofoten 500 miles plus loin. 24h de calme plat, puis un bon vent de nord puis nord-est parfois musclé, qui est remplacé par du sud ouest à 150 miles de l’arrivée. Le générateur est mis à contribution mais n’aime pas la gite.
Nous changeons peu de latitude, mais à mi parcours la température se réchauffe substantiellement. Pour finir moteur pour l’arrivée à Tangstad dans Steinfjord sur Vestvagoy le 6 aout au soir. Au passage une belle morue.
Pas fâchés d’arriver, après 7 semaines d’arctique la protection de la descente est démontée.
Nous passons la journée du 7 aout à Tangstad sous la pluie, mais le temps médiocre est largement compensé par la beauté du site et la gentillesse des habitants. Il y a une dizaine de bateaux de pêche et une petite usine pour préparer le poisson. Oursins et bigorneaux, ça faisait longtemps.
Le 8 aout nous montons vers le nord-est . Au passage coup de pêche, morues et lingues. Didier prépare la soupe!
Et pour finir nous trouvons un quai hospitalier à Fiskebol. La baie est magnifique mais le paysage un peu gaché par le cube d'une usine...qui nous fournit cependant amicalement une connexion internet.
9 aout : Nous trouvons une place précaire à quai à Trollfjord, sans souci car il fait grand beau sans vent. Ascension vers les refuges et les lacs.
10 aout : Retour pour la 3e fois cette année à Kvannkjosen. Grand beau. Plongée, pétoncles à volonté, ascension du Blatinden( ?) et aigles pour Didier er Bernard.
11 aout : Arrêt déjeuner dans le port baleinier de Skrova.
Le soir nous sommes à quai à Henningsvaer …plein de touristes en comparaison de notre passage début juin.
12 aout : Navigation vers Sterfjord en passant par Nusfjord où nous croisons le voilier français Old Sailor.
13 aout : Navigation vers Buvagen à l’extrémité de Moskenesoy. Au passage visite de A et coup de pêche.
14 aout : Nous quittons les Lofoten sous spi pour nous rapprocher de Bodo. Navigation vers Vokkoy où nous sommes persona non grata au ponton, nous continuons vers Helligvaer où nous trouvons bon accueil et une place à quai de ce sympathique port de pêche.
15 aout : Traversée sous gennaker vers Bodo, fin de 6e étape.
16 aout : Journée de nettoyage et avitaillement, soirée active au Shuffle Board .
17 aout : Bernard nous quitte pour rentrer à Orléans, et Sissi, Daniel et Hubert embarquent. Ils apportent des produits de première nécessité comme de la tisane Grand Sud et du brebis basque avec ce qu’il faut pour l’accompagner. Nous partons immédiatement mouiller à Selvagen sur Fleina.
18 aout : Longue navigation vers Tomsvika sur Tomma.
19 aout : Navigation sous spi vers Mosvagen au dessus de Salhus.
Ballade au lac, baignade, morues et bigorneaux.
Emma développe une technique de détection des anisakis par mirage.
20 aout : Longue journée vers Gjaeslingan. Juste après Rorvik nous croisons Arctic et Georges qui descend sur les Shetland.
21 aout : Traversée vers Halten. Archipel magnifique, l’un de nos plus beaux mouillages en Norvège. L’ile n’est habitée que 3 mois par an !
Oursins, et un gros lieu pour le diner.
22 aout : Traversée vers Froya, et mouillage dans une belle piscine entre les ilots de Litldoya, Flatoya et Stordola. Coques à gogo !
23 aout : Navigation sous spi vers Kristiansund, retour à la civilisation.
24 aout : Traversée vers l’ile d’Ona où nous passons la nuit. Non seulement l’ile est magnifique, mais pour les 50 NOK de la taxe de ponton, l’électricité est à volonté et la machine à laver le linge gratuite !
25 aout : Nous allons visiter un grand fjord et choisissons le Hjorundfjord. Bien sombre sous la pluie. Au fond du fjord, nous accostons à Oye où l’accueil du célèbre Hotel Union est à la hauteur de sa réputation. Le lendemain, le temps est bien meilleur et les sommets qui dominent le fjord, tous entre 1200 et 1500 m, sont bien visibles. Promenade en montagne, champignons…
27 aout : Traversée vers Alesund où nous passons la soirée. Le lendemain, Daniel et Sissi nous quittent.
29 aout : Le bateau est sorti de l’eau et nettoyé. Il va passer l’hiver à quai sous la surveillance d’Oystein .
Mot du skipper : Fin d’un riche et long périple de 4 mois, de la Normandie jusqu'au Nord du Spitzberg et à Jan Mayen. Des souvenirs de mer, de glace et de pentes de neige, d’ours, d’aigles, de grosses morues, de flétans perdus. Souvent partagés avec les bateaux amis, Aztec Lady, Polaris, Peregrina, Chioné, Milivina et bien d’autres. Et toujours et partout l’hospitalité bienveillante de nos amis norvégiens.
Merci et félicitations à tous l’équipage, avec, par ordre d’apparition, Didier, Karam, Christophe-Marie, Sandrine, Laurence F., Raaji, Laurence D., Jean-Claude, Sandrine encore, Emma, Bernard, Hubert, Daniel et Sissi. Remerciements particuliers à Didier, Emma et Hubert qui ont préparé l’hivernage du bateau . La suite au printemps prochain.
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Par chugach le 1 Février 2014 à 18:30
Rêve de grand sud : Quelques coups de fils et mails en avril 2013 à Arnaud Dhalenne, skipper de Paradise (www.club-croisiere.com), m’orientent vers une sélection de bateaux et de guides, et finalement je m’inscris sur le projet organisé en janvier 2014 par Pierre Schmidt, patron d’Odyssée Montagne (www.odyssee-montagne.fr ) : Traversée sur un voilier depuis Ushuaia en Terre de Feu vers la Péninsule Antarctique, pour y skier quelques sommets peu fréquentés.
6 montagnards et leurs 2 guides de haute montagne convergent vers la Terre de Feu, depuis la Suisse, la France, le Québec et l’Uruguay. A chaque escale d’aéroport la troupe grossit, et finalement nous sommes tous au complet, avec tous nos bagages, à notre arrivée à Ushuaia.
Là nous attendent ce 31 décembre 2013, le voilier Podorange, son skipper Brice, sa compagne Corinne, leur équipier John, et Marc, arrivé plus tôt. Podorange est un solide cotre de 20 m en acier, parfait pour la navigation dans le grand sud (www.voile-australe.com).
L'équipe, dans le sens des aiguilles d’une montre et en commençant en haut à gauche :
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En médaillon tout en haut, Marc, canadien réfugié en Suisse, bi-culturel montagne et voile.
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Christophe, élevé au reblochon mais actuellement passé au queso y cebolla. Accident avec 37 points de suture à la main gauche la veille du départ, aucun à l’arrivée, un engagement Total.
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Corinne, marin expérimenté, infirmière globe-trotter, et spécialiste internationale du plancton.
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Robert, célèbre avocat genevois, n’a jamais laissé tomber ses clients grâce à son iridium. « C’est énorme ».
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François, guide de haute montagne (www.expes.com), une patience à toute épreuve, récidiviste notoire (en Antarctique) et un passé chargé (d’expérience).
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Danielle, québecoise, médecin, a contribué avec succès à la disparition des 37 points de suture de Christophe.
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Pierre, guide de haute montagne, organisateur et fédérateur énergique de cette aventure.
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Bernard, chamoniard et maître du GPS, tous derrière et lui devant.
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John, équipier de Brice et Corinne, marin émérite et cuisinier hors pair. Ne ronfle pas.
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Olivier, voile, montagne et sashimi.
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François notre doyen mais pas le moins rapide, pédiatre, qui a mis au point le régime « de Madison » : Muesli au jus d’agrume, pas de viande, légumes et pâtes, un verre de vin par jour : Une vraie potion magique.
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Brice, notre skipper, spécialiste de la vie d’Amundsen et de celle du notothenia, dompteur de fichiers météo, trader reconverti dans la traque des écueils non cartographiés.
Le créneau pour traverser le Drake ne se présente pas avant le 3 janvier au matin. Après un réveillon raisonnable, douche et visite de la ville morte en ce premier janvier.
Courte traversée le 1er janvier d’Ushuaia (Argentine) vers Puerto Williams (Chili) sur l’ile de Navarino, point de départ logique vers le Grand Sud. Initiation aux arcanes des formalités administratives pour lesquelles ces 2 pays rivalisent d’ingéniosité.
Le 2 janvier, ballades, veillée d’arme à bord ou au bar du Micalvi auquel nous sommes amarrés, ambiance calme et concentrée…
Pour relier la Péninsule Antarctique, il faut traverser le « Drake », le passage de 600 nm qui sépare Amérique du Sud et Antarctique. Sa tour de guet s’appelle Cap Horn, ses seigneurs s’appellent albatros et pétrels géants.
Le Drake subit un train de dépressions ininterrompu en provenance de l’océan Pacifique et à destination de l’Océan Atlantique. Elles sont prises en étau entre les hautes pressions du Pacifique sub-tropical et celles de la Péninsule Antarctique, et souvent creusent « grave » au niveau de la Terre de Feu. Le train de houle qui les précède lève une mer forte sur le plateau du Cap Horn. Le choix de la fenêtre météo, à l’aller comme au retour, est donc primordial pour passer « entre deux ».
Départ le 3 janvier comme prévu. A l’est de l’ile de Navarino, on tourne à droite, on passe entre les iles de Picton et Lennox et on plonge au sud, entourés de dauphins et d'albatros.
Peu de vent le 1er jour, il rentre le 2e avec 40 n l’après midi, puis rebaisse progressivement ensuite à l’approche de la péninsule antarctique. Il n’y a plus de nuit.
Les albatros se font rares (il leur faut du vent pour voler), atterrissage entre les iles Snow et Low des Shetland du Sud. Il nous faut une protection contre le vent de NE annoncé et nous mouillons le 6 janvier dans la baie Escondido, au milieu de phoques léopards repus de manchots qui lèvent à peine la tête à notre passage.
Dans les 15 jours qui viennent, nous descendons progressivement vers le sud jusqu’à l’ile de Lahille, et faisons au passage une dizaine de belles sorties à ski. Parmi les plus notables, le Mont Harry (parcours esthétique alternant belles pentes et ponts de neige sur grosses crevasses), le Mont Hauron (similaire, en plus direct et un peu plus expo), le De Maria (toboggan à 35° plongeant directement dans la mer), le Mont Scott (belles pentes larges avec neige fraiche et soleil après la chute de neige de la veille, vue exceptionnelle du sommet sur les Mont des Français, Mont Shakleton, Mont Matin et le Canal de Lemaire).
Le 7 janvier, première sortie à ski vers le Lynx Peak, neige transfo agréable mais brouillard épais qui empêche le sommet.
Dès le 3e jour on sort les pulkas, objectif le Mont Parry sur l’ile de Brabant. Le débarquement ne se fait pas à l’endroit prévu, mais quelques miles plus au sud. En fait, le ski de rando en Antarctique est moins accessible qu’il n’y parait sur Google Earth. 99% de glaciers, certes, mais tous très ouverts –tous les jours on sort la corde-, et peu de points de débarquement du fait des séracs et falaises de glace en bord de mer. Par contre, peu de vent sur la péninsule Antarctique, chutes de neige faibles en cette saison (glaciers assez secs), avec un jour continuel qui a favorisé en ce milieu d’été une bonne transformation de la neige et la disparition des plaques.
Pour plusieurs d’entre nous la pulka est une découverte. Pas difficile sur la neige transfo et sur du plat.
Camp établi le soir vers 700m, visibilité médiocre. Mais pas de vent, soirée paisible sous tente.
Le lendemain matin, brouillard.
Hésitation, départ et finalement renoncement vers 1500m, tout le massif est bien pris. Redescente avec des techniques variées pour gérer les pulkas : La mule (on met tout sur le dos), véloski (assis sur la pulka un ski de chaque côté), ou en tandem avec un qui tire devant et un qui freine derrière. Tout fonctionne, affaire de gout …
Au retour, nous attendons Podorange au milieu des manchots papou et à jugulaire.
François en profite pour se laver. Moment d’émotion quand juste après sa sortie de l’eau un phoque léopard surgit… Les manchots hésitent à aller à l’eau.
Nous passons la nuit à Enterprise Island, à couple de l’épave d’un vieux baleinier colonisée par les sternes.
Ascension le 10 janvier du Mont Harry au dessus de la baie voisine de Bancroft. Cheminement compliqué entre les crevasses. Ambiance Samivel. L’une des plus belles courses du séjour. Au retour Marc se baigne. Pas de phoque léopard cette fois-ci !
Traversée vers Skorntorp Cove dans Paradise Bay , où plusieurs autres voiliers sont déjà là.
Ascension le lendemain du Mt Hauron et départ vers Port Lockroy.
Port Lockroy : La seule base en Antarctique avec une vocation touristique . En saison, tous les jours, 2 à 3 cruise ships y passent, débarquent leurs passagers à tour de rôle et repartent. Nous avons ce matin là la base pour nous tous seuls, et sommes guidés par Sarah. Le personnel de la base (4 personnes de novembre à mars) est 100% féminin et change tous les ans. 4 places pour 200 demandes !
Port Lockroy fut d’abord un port baleinier jusqu’en 1931, et ensuite une base militaire anglaise jusqu’en 1962. Puis enfin depuis 1996 une base à vocation touristique et scientifique, rénovée avec une bonne couche de peinture bleue sur les murs. Sarah et ses collègues ont mis à jour sous cette couche de peinture des oeuvres rupestres, qui nous renseignent sur les gouts des militaires anglais à la fin des années 1950. Le travail de restauration se poursuit avec soin…
Les manchots papous et les chionis nichent autour de la base, entre baraquements et squelette de baleine.
Les repas sont un moment important sur le bateau. John, Corinne et Brice rivalisent de créativité sur les menus, grâce à une cambuse et une cave bien approvisionnées (bœuf argentin, poisson chilien, mouton des malouines, vins argentins). Contribution par exception des chamoniards au menu. Les montagnards font la vaisselle.
Le lendemain sommet du Jabet Peak avec vue sur Port Lockroy.
Descente vers le sud et baleines. On en voit quasiment tous les jours et souvent plusieurs fois par jour. Celles que nous avons vues étaient surtout des rorquals et des baleines à bosse.
Traversée du Canal de Lemaire, parmi les paysages les plus spectaculaires de cette croisière. Parois rocheuses, glaciers et glaces dérivantes denses. Un mois plus tôt, le canal était encore bloqué par les glaces, et Podorange avait dû faire un détour de plusieurs heures par l’ouest. Au passage nous repérons les déposes pour les monts Matin, Scott et Shackleton…. Les sommets sont dans les nuages.
Arrivée à la base Ukrainienne de Vernadsky sur les iles Argentine, à l’accueil légendaire. Mouillage bien fréquenté par tous les voiliers, non seulement du fait de l’accueil et de la protection offerte par les mouillages, mais aussi car plusieurs sommets intéressants se trouvent dans le voisinage de l’autre côté du Penola Strait. Criques et canaux étroits entre les iles obligent à porter des amarres à terre pour empêcher un évitage anarchique.
Notre routeur météo basé à Chamonix et le météorologue ukrainien de la base s’accordent pour annoncer 3 jours de beau temps, et nous envisageons pour le lendemain un enchainement Scott et Schakleton sur 2 jours avec pulkas et bivouac.
Le lendemain, il neige. Des growlers sont rentrés pendant la nuit et certains poussent sur nos amarres. Il faut se libérer, John fait un peu d’alpinisme et les zodiacs deviennent des pousseurs.
En fin d’après midi la neige s’arrête, visite de la vieille base musée et rencontre avec phoques de wedell, phoques crabiers, skuas et cormorans.
Soirée à la base le soir, ils ont un billard et font leur propre jus de pomme.
Grand beau le lendemain. Nous renonçons définitivement à nos projets de bivouac et de sommets éloignés, le temps est trop instable sur ce séjour. Le groupe précédent en décembre avait eu 2 semaines de beau temps. Ascension du Mont Scott le matin avec de la poudre.
Vue imprenable en haut sur les grands sommets alentour, le Canal Lemaire, le De Maria que nous planifions pour le lendemain.
Mouillage sous l’ile Hovgaard et sommet l’après-midi.
Le réchauffement climatique se fait sentir, un ski tente sans succès de s’échapper vers les cocotiers, il est rattrapé par la patrouille.
Le lendemain, le soleil a disparu. Ascension du Mont Hill et du De Maria Peak. Malgré les nuages et la petite neige qui tombe par intermittence, superbe ambiance et descente au De Maria.
Le 18 janvier, projet de skier Lahille Island 15 nm au sud. Nous emmenons 3 ukrainiens, Sacha, Nikolaï et Tolik - 1 skieur et 2 biologistes- qui n'ont pas eu l'occasion d'aller sur cette ile depuis plusieurs années.
Hélas la glace est trop dense et le débarquement impossible. On repart vers le Nord. Au passage on relâche les 3 ukrainiens à Vernadsky.
Mouillage difficile 10 nm plus loin entre les iles Pléneau et Booth, de l'autre coté de Port Charcot où JB Charcot hiverna sur le Français en 1904. Visite de Port Charcot, cairn, réserve de vivres sans doute obsolètes, phoques et manchots papou.
Remontée vers le nord, avec comme objectif-réussi- de skier le Mt Tenant depuis le mouillage entre les iles Rongé et Cuverville. Ce sera notre dernier sommet le 20 janvier.
Il y a une bonne fenêtre météo, et le 20 au soir nous démarrons la traversée retour du Drake. Vent d’est, qui sur les 3 jours qui suivent, doit virer progressivement au sud puis à l’ouest pour l’arrivée sur le Cap Horn le 23 au soir. Parfait !
Navigation agréable, entourés d’albatros et de damiers du cap. La mer se réchauffe, l'air aussi.
Arrivée sur le Cap Horn par force 6-7, ni trop ni trop peu.
Amarrage au ponton de Puerto Toro sur l’lle de Navarino le 24 au petit matin (il y a à nouveau des vraies nuits !). Maintenant le vent peut monter.
Départ en fin d’après midi pour profiter d’une accalmie très courte et relative, et nous mouillons devant Puerto Williams. Place à couple au Micalvi le lendemain matin. Les places sont chères, c’est la pleine saison pour les canaux de Patagonie, et plusieurs voiliers sont rentrés d’Antarctique en même temps que nous. Asado géant et fiesta le soir pour tout le monde. Première mi-temps avec le barbecue dehors, 2e mi-temps au bar du Micalvi selon la tradition.
On enchaine sans pause à 6h00 du matin vers Ushuaia, arrivée en mi-journée. Clôture de ce voyage par un diner gastronomique chez Manu le soir sur les hauteurs de la ville.
Un grand merci aux organisateurs montagnards et marins de cette belle ballade, ainsi qu'aux contributeurs photos à ce blog, en particulier Danielle, Pierre, Marc, Bernard et Robert.
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Par chugach le 17 Octobre 2013 à 17:50
L’objectif de 2013 est la côte est du Groenland.
La côte est du Groenland se libère de sa gangue de glace 4 mois par an, rarement avant mi-juillet. Le mois le plus facile est le mois d’août, car après les jours raccourcissent très vite, et les coups de vent sont plus fréquents. Début Août nous avions 3 heures de nuit (en fait un crépuscule), mi-août en revenant sur l’Islande plus de 6 heures !
Les conditions météo changent très vite dans le Détroit du Danemark entre Islande et Groenland. Les fichiers GRIB sont bien utiles, mais moins fiables qu’aux latitudes tempérées. Les combinaisons de brouillard et de vent fort sont courantes. Au ras de la côte Groenlandaise il y a souvent du calme plat du fait d’un anticyclone bien calé sur la calotte glaciaire. Par contre, dès 30 miles au large, c'est différent. Au NW de l'Islande, même par beau temps, il se crée souvent un fort courant de NE dans le couloir entre l’anticyclone et les dépressions plus au sud ou à l’est. A l'ouest de l'Islande, ce sont les dépressions océaniques qui donnent le la.
Dès 50 miles au NW de l’Islande, on commence à croiser des icebergs, bien visibles au radar, et des growlers, visibles seulement à l’œil nu.
La cartographie est fausse (parfois de plus d’un mile !) et très incomplète (nous avons vu plusieurs écueils ou hauts fonds non signalés sur les cartes). La combinaison de l’utilisation du radar et du sonar permet de mieux gérer la situation, mais impose une veille permanente.
L’expérience acquise avec Arnaud Dhallenne en 2005, et les conseils de Thierry Fabing et Pierre Lehuby nous ont bien aidés dans la préparation.
Le choix exact de l’objectif au Groenland –Kulusuk ou Scoresby Sund- n’etait pas figé et dépendait des conditions de la glace et de la météo au dernier moment.
Quatre équipes se sont relayées pour cette croisière :
Antoine, Anne, Nicolas, Maud, Virginie, Marie-Sophie et Yves ont monté Chugach de Cherbourg à Reykjavik.
Olivier, Nat, Viviane, Sandrine et Quentin sont allés dans le Scoresby Sund en aller-retour depuis Reykjavik.
Claude, Martine, Cristina, François, Christine et Bruno ont descendu le bateau de Reykjavik à Inverness.
Et Olivier, Nat, Viviane et Hubert ont ramené le bateau à Cherbourg.
Passation d’équipage le 30 juillet à Reykjavik. Avec Sandrine nous sommes arrivés en avance pour préparer le bateau. Les conditions de montée ont été clémentes et il y a finalement peu de choses à faire, hormis le plein de fuel et un gros avitaillement. Nous en profitons en attendant les 4 autres équipiers pour faire un peu de tourisme, et surveiller la météo et les cartes des glaces.
Le 2 août tout le monde est là, et les cartes des glaces indiquent que l’objectif nord (Scoresby Sund) est plus facile que l’objectif sud (Kulusuk). Un bon vent de NE dans les jours précédents a envoyé la glace dérivante au sud. Une fenètre météo de 4 jours semble se présenter avant le retour de forts vents de NE dans le Détroit du Danemark au NW de l’Islande.
Départ de Reykjavik le 3 août en milieu de journée. La météo annonce 25 noeuds de NNE, en fait nous nous retrouvons sous 3 ris et trinquette arisée, avec même le soir des rafales de plus de 45 noeuds sous le volcan enneigé Snofelljokul
Le lendemain midi le vent mollit, nous sommes au près, cap au NW tribord amure.
En se rapprochant de la côte de Blosseville le vent tombe. Nous finissons au moteur le long de la côte au milieu des icebergs et growlers, contre un petit courant de N.
Il fait frais, vin chaud et tartines au pâté
3 jours après notre départ de Reykjavik, nous entrons dans le Scoresby Sund, et le village d’Ittorqqoortormiit est en vue.
500 personnes environ, c'est l'établissement civil le plus nord de la côte E du Groenland qui ne compte pas plus de 4000 habitants au total.
Mouillage devant le village dans 5 m d’eau, prise de contact avec les locaux, et en particulier Jennyfer de Nanu Travel qui nous explique les usages locaux, les précautions à prendre contre les ours –personne ne quitte le village sans arme-, et nous fournit en steaks de bœuf musqué.
Population de chasseurs-pêcheurs, avec ces dernières années un peu de tourisme grace à une liaison aérienne avec l'Islande.
Deux grands anciens ont chacun leur plaque commémorative
En cette saison, traineaux et chiens sont désoeuvrés
Au mouillage le soir.
Arrivée d'Opal, LE bateau de charter islandais qui récupère ses clients une fois par semaine à l'aéroport local.
Le lendemain il y a trop de vent pour faire le plein de fuel, et nous partons vers le fond du fjord à l'ouest. La cote S du fjord est magifique avec ses glaciers orientés N qui tombent dans la mer.
Le fjord est gigantesque (le plus grand fjord du monde) et notre plus petite étape journalière a été de 60 miles. Merci Volvo, car avec l'anticyclone sur la calotte glacière, le vent est souvent faible. Ce fjord mériterait une visite d'au moins 2 semaines.
Bœuf musqué en rasant la côte.
Steaks frites (de boeuf musqué)
Première halte 60 miles plus loin, Viking Havn. De loin la baie semble encombrée par les icebergs et growlers.
En fait ça passe en zigzagant, les plus gros « glaçons » sont échoués et nous protègent à l’intérieur de la baie.
L'heure de l'apéro
Crépuscule et vaisselle Baschung (tradition Chugach)
Le lendemain nous nous dirigeons vers Danmark Island 30 miles à l’ouest. Passage sous de hautes falaises. Nombreux hauts fonds devant les mouillages de Danmark, merci le sonar.
Finalement nous n’y restons pas et continuons vers Charcot Havn dans l’est de l’ile Milnes.
En route temps idéal pour quelques photos mémorables depuis l’annexe.
Galerie de glaçons
Charcot Havn
Le lendemain, direction Bear Islands.
Sommets magnifiques sur Renland au N de l’ile Milnes.
Pour les grimpeurs intéressés, le pain de sucre est environ à 71°10'N et 027°50'W, à 200 km au NW d'Ittoqqortoormiit. Les sommets du coin font entre 2000 et 2200m.
Pique-nique dans Jyttes Havn dans la plus NE des Bear Islands. En partant ça ventile !
Nous essayons de mouiller entre Sydkap et l'ile d'Ingmikertikajik, mais c'est trop précaire.
Finlement nous mouillons dans Nordostbugt , où nous calons le filet avec des espoirs d'omble arctique. Que des rascasses!
Le lendemain, pour rentrer à Ittoqqortoormiit , il faut traverser un mur d'icebergs. Il y en a qui rigolent.
Finalement, 110 m plus loin, Ittoqqortoormiit.
Le lendemain, plein de fuel, avec la participation des jeunes du coin.
Il faut tirer une amarre au quai, rapprocher le bateau au maximum. Le bulldozer arrive avec sa citerne de fuel et sa pompe, on tire le tuyau au bateau ...
Nous n'allons pas quitter le Scoresby sans sortir les skis.
Le lendemain, départ et changement de temps. Nous louvoyons dans la boucaille le long de la côte de Blosseville, radar et sonar utiles.
Nous finissons par mouiller dans une baie sans nom 20 m au SW du Cap Brewster. L'eau est à 1°c, il fait beaucoup plus frais que dans le Scoresby Sund.
Les prévisions météo s'annoncent plus dures dans les jours qui suivent, nous avons une fenètre pour rentrer en Islande au portant que nous décidons de saisir.
Traversée sans problème, le radar est mis à contribution pour repérerer les icebergs dans la boucaille.
Arrivée à Isafjordur, où se trouvent déjà plusieurs voiliers dont certains se préparent à passer l'hiver sur place.Ambiance très sympathique, les locaux sont particulièrement hospitaliers, et un restaurant de poisson, le Tjoruhsid, à ne pas manquer.
Sur les conseils de Dori le kayakiste, nous mouillons le surlendemain à Thingeyri.
Nous sommes pris en main à l'arrivée par Scully, qui nous emmène visiter le cimitière des français et une forge qui travaille encore à l'ancienne avec des outils qui ont près de 100 ans.
Les chutes de Dynjandi
On cale le filet, et on ramasse de petites morues et 2 lumps
Lumps qu'il faut transformer...
La chair s'avèrera impropre à la consommation (huileuse) même bien cuite et préparée en tajine. Les oeufs transformés en chips d'apéritifs (50% oeufs de lump, 50% farine) sont au contraire un franc succès.
Direction Grundarfjordur, très beau temps mais coup de vent 45 n pour le lendemain.
Le pêcheur d'islande fournit quelques lieus noirs.
Le coup de vent passé, on rentre sur Reykjavik en passant par Olafsvik.
Ligneurs
Au port à Reykjavik le 23 aout, rejoins par Libertaire qui arrive de Jan Mayen.
Changement d'équipage, Chugach doit maintenant descendre sur l'Ecosse.
On passe directement à Inverness pour la dernière étape de la saison.
Suite à une avarie survenue au niveau du Pentland Firth, le bateau a dû être sorti de l’eau le 6 septembre pour une réparation provisoire. Il retourne à l'eau le 16 septembre.
Nous avons perdu du temps, le temps a changé et la météo des jours qui viennent n’est pas favorable à un passage par le Canal Calédonien. Un anticyclone sur les Iles Britanniques et une dépression coincée sur proche Atlantique génère un flux de S-SW assez fort en Ecosse et en Mer d’Irlande, et un flux de N modéré en Mer du Nord. Nous rentrons donc par la Mer du Nord.
Portant et phoques joueurs
Première escale à Sunderland. Nous sommes trop gros pour la petite marina, et refoulés des quais commerciaux.
C’est en rade que nous réparons le joint du tube de jaumière bâbord.
Traversée de nuit des champs de gaz et de pétrole aux noms poétiques d’Amethyst, Lancelot, Guinevere et Excalibur.
C’est aussi l’entrée de l’estuaire de la Humber, et entre le shipping et le pétrole, il y a du monde et ça travaille dur.
Escale suivante à Lowestoft à l’entrée N de la baie de la Tamise, l’occasion d’inviter mon vieux complice Chris à manger un confit de canard (comme chez Richard pour les connaisseurs) et une tarte maison.
Harwich le 22 septembre, avec sa collection de bateaux phares et de grues. Contraste entre la remontée de la rivière Stour, belle et sauvage, et les grues du port de Felixstowe.
Pas de Calais et falaises de Ramsgate et Douvres.
Arrivée dans le Solent dans le brouillard, remontée de la Medina et escale à Cowes.
Puis remontée de la Beaulieu River, de la Hamble et mouillage dans la Newton River.
Entrée et sortie de la Newton River. Etroit mais profond dans l’étroiture.
Traversée avec un bon vent d’est vers Cherbourg où Chugach arrive le 26 septembre au soir après 3 mois d'absence.
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Par chugach le 6 Octobre 2013 à 20:31
Objectif de l’été 2012 : Retourner aux Açores, et en particulier à Flores dont nous gardons d’excellents souvenirs de nos séjours avec Sharon et Vincent.
Les Açores, ce sont 9 iles volcaniques au milieu de l'océan Atlantique, dominées par le Pico, un volcan presque éteint qui culmine à 2350m.
4 équipes se sont succédées sur juillet-aout pour emmener Chugach faire un tour aux Açores :
Un premier équipage a descendu le bateau de Cherbourg à Port-la-Forêt : Antoine, Anne, Guillaume, Catherine, Jean, Guerric et Maylis.
Un deuxième équipage a traversé sur Horta : Antoine, Hervé, Yves, Nicolas, Jean-Marie et Frédéric.
Le troisième équipage a circulé dans l’archipel : André, Florence, Sandrine,
Laurence et Olivier.
Le dernier équipage a ramené le bateau à Cherbourg : Les mêmes Sandrine et Olivier, et Bruno et Pierre
Contournement de l'anticyclone par le S pour la traversée aller, feston au S des dépressions au retour, in fine beaucoup de portant ou de débridé.
Passation d'équipage à Horta le 21 juillet.
Le 23 aout, nous décidons de passer 2 jours sur Pico pour laisser passer une petite dépression avant de traverser sur Flores.
Débarquement acrobatique à Baia de Canas sur Pico.
Rituel du punch
De Pico à Faial le 25 juillet
Caldeira do Inferno qui est un volcan effondré avec ouverture sur la mer. Il est interdit de rentrer dans la caldeira, mais nous ne le savions pas…
Puis Porto Pim où le mouillage de nuit est interdit. Nous passons la nuit à la marina d’Horta.
Après une courte traversée avec un bon vent de NE, arrivée à Lajès sur Flores le 27 juillet
Rodolphe sur Shanawdithit en escale forcée dans sa traversée en mini sur St Pierre et Miquelon.
Barques traditionnelles.
Happy birthday Olivier
Les barracudas abondent sur les secs du sud de l'ile
Le vieux mouillage/port abandonné de Lajedo sur la cote ouest
Colonnes basaltiques
Moulin entre Bordoes et Faja Grande
Cascades et paysages de la cote ouest de Flores
Les lacs du centre de l'ile
Ponta Delgada et Corvo au fond
Monchique, l'ile la plus à l'ouest de l'Europe, et Ponta do Albarnaz
Pêche à lheu da Gadelha au NW de l'ile
Le 30 juillet, traversée de Florès à Corvo
Port minuscule mais très sympathique et actif de Vila Nova de Corvo.
La meilleure affaire du séjour: Pagres contre barracudas
Caldeira, moulin, fromage , tassergal ....
De Corvo à Graciosa sous gennaker
Arrivée le 1er août à Praia sur Graciosa
Visite de la caldeira
Pêche sous-marine et dégustation d'un gros sar
Retour à Horta en passant par Sao Jorge et Madalena do Pico
C'est la Semaine de la mer. Laurence, Florence et André sont repartis, Bruno et Pierre arrivent pour la traversée de retour.
Cristina et Laurent. Cristina avait monté Chugach à Stornoway l'année précédente. Cristina est venue rammener son Sun Kiss 47 de l’association Il Sorgitore en Italie.
Cai perina et bières chez Peter
Le 5 aout, ascension du Pico, 2350 m pour Bruno, Pierre et Olivier. Départ au petit matin, traversée en ferry vers Pico, taxi jusqu'au refuge à mi-pente, et on continue à pieds.
Tradition oblige, Chugach laisse sa trace sur le quai
A nouveau à Praia sur Graciosa en vue de la traversée retour vers la France. La météo s’annonce correcte avec de petites dépressions qui passent au dessus de nous et génèrent du portant.
Le 7 aout, la traversée du retour démarre sous la pluie. Gros orages la nuit, nous sommes trop près du centre des dépressions.
Nous décidons de rallonger un peu la route en faisant un crochet plus sud et passer au large de la Corogne, pour éviter les orages tout en gardant le vent d’ouest. Tactique réussie. Merci les fichiers GRIB! Traversée au sec sauf pour Bruno qui attire les grains à chaque quart !
Farniente, matelotage et gateau coco
La baronne perchée veille
Vie à bord
Ca avance bien
Concours de lever et de coucher de soleil
Le 14 août, 1400 miles plus loin, le Raz de Sein est en vue, le temps change
Escale à l’Aber Wrach pour laisser passer un coup de vent
Escale le 16 aout à Bréhat
Arrivée le 17 aout à Cherbourg après un sympathique contrôle des Douanes sous Jobourg.
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