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Rêve de grand sud : Quelques coups de fils et mails en avril 2013 à Arnaud Dhalenne, skipper de Paradise (www.club-croisiere.com), m’orientent vers une sélection de bateaux et de guides, et finalement je m’inscris sur le projet organisé en janvier 2014 par Pierre Schmidt, patron d’Odyssée Montagne (www.odyssee-montagne.fr ) : Traversée sur un voilier depuis Ushuaia en Terre de Feu vers la Péninsule Antarctique, pour y skier quelques sommets peu fréquentés.
6 montagnards et leurs 2 guides de haute montagne convergent vers la Terre de Feu, depuis la Suisse, la France, le Québec et l’Uruguay. A chaque escale d’aéroport la troupe grossit, et finalement nous sommes tous au complet, avec tous nos bagages, à notre arrivée à Ushuaia.
Là nous attendent ce 31 décembre 2013, le voilier Podorange, son skipper Brice, sa compagne Corinne, leur équipier John, et Marc, arrivé plus tôt. Podorange est un solide cotre de 20 m en acier, parfait pour la navigation dans le grand sud (www.voile-australe.com).
L'équipe, dans le sens des aiguilles d’une montre et en commençant en haut à gauche :
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En médaillon tout en haut, Marc, canadien réfugié en Suisse, bi-culturel montagne et voile.
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Christophe, élevé au reblochon mais actuellement passé au queso y cebolla. Accident avec 37 points de suture à la main gauche la veille du départ, aucun à l’arrivée, un engagement Total.
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Corinne, marin expérimenté, infirmière globe-trotter, et spécialiste internationale du plancton.
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Robert, célèbre avocat genevois, n’a jamais laissé tomber ses clients grâce à son iridium. « C’est énorme ».
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François, guide de haute montagne (www.expes.com), une patience à toute épreuve, récidiviste notoire (en Antarctique) et un passé chargé (d’expérience).
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Danielle, québecoise, médecin, a contribué avec succès à la disparition des 37 points de suture de Christophe.
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Pierre, guide de haute montagne, organisateur et fédérateur énergique de cette aventure.
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Bernard, chamoniard et maître du GPS, tous derrière et lui devant.
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John, équipier de Brice et Corinne, marin émérite et cuisinier hors pair. Ne ronfle pas.
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Olivier, voile, montagne et sashimi.
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François notre doyen mais pas le moins rapide, pédiatre, qui a mis au point le régime « de Madison » : Muesli au jus d’agrume, pas de viande, légumes et pâtes, un verre de vin par jour : Une vraie potion magique.
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Brice, notre skipper, spécialiste de la vie d’Amundsen et de celle du notothenia, dompteur de fichiers météo, trader reconverti dans la traque des écueils non cartographiés.
Le créneau pour traverser le Drake ne se présente pas avant le 3 janvier au matin. Après un réveillon raisonnable, douche et visite de la ville morte en ce premier janvier.
Courte traversée le 1er janvier d’Ushuaia (Argentine) vers Puerto Williams (Chili) sur l’ile de Navarino, point de départ logique vers le Grand Sud. Initiation aux arcanes des formalités administratives pour lesquelles ces 2 pays rivalisent d’ingéniosité.
Le 2 janvier, ballades, veillée d’arme à bord ou au bar du Micalvi auquel nous sommes amarrés, ambiance calme et concentrée…
Pour relier la Péninsule Antarctique, il faut traverser le « Drake », le passage de 600 nm qui sépare Amérique du Sud et Antarctique. Sa tour de guet s’appelle Cap Horn, ses seigneurs s’appellent albatros et pétrels géants.
Le Drake subit un train de dépressions ininterrompu en provenance de l’océan Pacifique et à destination de l’Océan Atlantique. Elles sont prises en étau entre les hautes pressions du Pacifique sub-tropical et celles de la Péninsule Antarctique, et souvent creusent « grave » au niveau de la Terre de Feu. Le train de houle qui les précède lève une mer forte sur le plateau du Cap Horn. Le choix de la fenêtre météo, à l’aller comme au retour, est donc primordial pour passer « entre deux ».
Départ le 3 janvier comme prévu. A l’est de l’ile de Navarino, on tourne à droite, on passe entre les iles de Picton et Lennox et on plonge au sud, entourés de dauphins et d'albatros.
Peu de vent le 1er jour, il rentre le 2e avec 40 n l’après midi, puis rebaisse progressivement ensuite à l’approche de la péninsule antarctique. Il n’y a plus de nuit.
Les albatros se font rares (il leur faut du vent pour voler), atterrissage entre les iles Snow et Low des Shetland du Sud. Il nous faut une protection contre le vent de NE annoncé et nous mouillons le 6 janvier dans la baie Escondido, au milieu de phoques léopards repus de manchots qui lèvent à peine la tête à notre passage.
Dans les 15 jours qui viennent, nous descendons progressivement vers le sud jusqu’à l’ile de Lahille, et faisons au passage une dizaine de belles sorties à ski. Parmi les plus notables, le Mont Harry (parcours esthétique alternant belles pentes et ponts de neige sur grosses crevasses), le Mont Hauron (similaire, en plus direct et un peu plus expo), le De Maria (toboggan à 35° plongeant directement dans la mer), le Mont Scott (belles pentes larges avec neige fraiche et soleil après la chute de neige de la veille, vue exceptionnelle du sommet sur les Mont des Français, Mont Shakleton, Mont Matin et le Canal de Lemaire).
Le 7 janvier, première sortie à ski vers le Lynx Peak, neige transfo agréable mais brouillard épais qui empêche le sommet.
Dès le 3e jour on sort les pulkas, objectif le Mont Parry sur l’ile de Brabant. Le débarquement ne se fait pas à l’endroit prévu, mais quelques miles plus au sud. En fait, le ski de rando en Antarctique est moins accessible qu’il n’y parait sur Google Earth. 99% de glaciers, certes, mais tous très ouverts –tous les jours on sort la corde-, et peu de points de débarquement du fait des séracs et falaises de glace en bord de mer. Par contre, peu de vent sur la péninsule Antarctique, chutes de neige faibles en cette saison (glaciers assez secs), avec un jour continuel qui a favorisé en ce milieu d’été une bonne transformation de la neige et la disparition des plaques.
Pour plusieurs d’entre nous la pulka est une découverte. Pas difficile sur la neige transfo et sur du plat.
Camp établi le soir vers 700m, visibilité médiocre. Mais pas de vent, soirée paisible sous tente.
Le lendemain matin, brouillard.
Hésitation, départ et finalement renoncement vers 1500m, tout le massif est bien pris. Redescente avec des techniques variées pour gérer les pulkas : La mule (on met tout sur le dos), véloski (assis sur la pulka un ski de chaque côté), ou en tandem avec un qui tire devant et un qui freine derrière. Tout fonctionne, affaire de gout …
Au retour, nous attendons Podorange au milieu des manchots papou et à jugulaire.
François en profite pour se laver. Moment d’émotion quand juste après sa sortie de l’eau un phoque léopard surgit… Les manchots hésitent à aller à l’eau.
Nous passons la nuit à Enterprise Island, à couple de l’épave d’un vieux baleinier colonisée par les sternes.
Ascension le 10 janvier du Mont Harry au dessus de la baie voisine de Bancroft. Cheminement compliqué entre les crevasses. Ambiance Samivel. L’une des plus belles courses du séjour. Au retour Marc se baigne. Pas de phoque léopard cette fois-ci !
Traversée vers Skorntorp Cove dans Paradise Bay , où plusieurs autres voiliers sont déjà là.
Ascension le lendemain du Mt Hauron et départ vers Port Lockroy.
Port Lockroy : La seule base en Antarctique avec une vocation touristique . En saison, tous les jours, 2 à 3 cruise ships y passent, débarquent leurs passagers à tour de rôle et repartent. Nous avons ce matin là la base pour nous tous seuls, et sommes guidés par Sarah. Le personnel de la base (4 personnes de novembre à mars) est 100% féminin et change tous les ans. 4 places pour 200 demandes !
Port Lockroy fut d’abord un port baleinier jusqu’en 1931, et ensuite une base militaire anglaise jusqu’en 1962. Puis enfin depuis 1996 une base à vocation touristique et scientifique, rénovée avec une bonne couche de peinture bleue sur les murs. Sarah et ses collègues ont mis à jour sous cette couche de peinture des oeuvres rupestres, qui nous renseignent sur les gouts des militaires anglais à la fin des années 1950. Le travail de restauration se poursuit avec soin…
Les manchots papous et les chionis nichent autour de la base, entre baraquements et squelette de baleine.
Les repas sont un moment important sur le bateau. John, Corinne et Brice rivalisent de créativité sur les menus, grâce à une cambuse et une cave bien approvisionnées (bœuf argentin, poisson chilien, mouton des malouines, vins argentins). Contribution par exception des chamoniards au menu. Les montagnards font la vaisselle.
Le lendemain sommet du Jabet Peak avec vue sur Port Lockroy.
Descente vers le sud et baleines. On en voit quasiment tous les jours et souvent plusieurs fois par jour. Celles que nous avons vues étaient surtout des rorquals et des baleines à bosse.
Traversée du Canal de Lemaire, parmi les paysages les plus spectaculaires de cette croisière. Parois rocheuses, glaciers et glaces dérivantes denses. Un mois plus tôt, le canal était encore bloqué par les glaces, et Podorange avait dû faire un détour de plusieurs heures par l’ouest. Au passage nous repérons les déposes pour les monts Matin, Scott et Shackleton…. Les sommets sont dans les nuages.
Arrivée à la base Ukrainienne de Vernadsky sur les iles Argentine, à l’accueil légendaire. Mouillage bien fréquenté par tous les voiliers, non seulement du fait de l’accueil et de la protection offerte par les mouillages, mais aussi car plusieurs sommets intéressants se trouvent dans le voisinage de l’autre côté du Penola Strait. Criques et canaux étroits entre les iles obligent à porter des amarres à terre pour empêcher un évitage anarchique.
Notre routeur météo basé à Chamonix et le météorologue ukrainien de la base s’accordent pour annoncer 3 jours de beau temps, et nous envisageons pour le lendemain un enchainement Scott et Schakleton sur 2 jours avec pulkas et bivouac.
Le lendemain, il neige. Des growlers sont rentrés pendant la nuit et certains poussent sur nos amarres. Il faut se libérer, John fait un peu d’alpinisme et les zodiacs deviennent des pousseurs.
En fin d’après midi la neige s’arrête, visite de la vieille base musée et rencontre avec phoques de wedell, phoques crabiers, skuas et cormorans.
Soirée à la base le soir, ils ont un billard et font leur propre jus de pomme.
Grand beau le lendemain. Nous renonçons définitivement à nos projets de bivouac et de sommets éloignés, le temps est trop instable sur ce séjour. Le groupe précédent en décembre avait eu 2 semaines de beau temps. Ascension du Mont Scott le matin avec de la poudre.
Vue imprenable en haut sur les grands sommets alentour, le Canal Lemaire, le De Maria que nous planifions pour le lendemain.
Mouillage sous l’ile Hovgaard et sommet l’après-midi.
Le réchauffement climatique se fait sentir, un ski tente sans succès de s’échapper vers les cocotiers, il est rattrapé par la patrouille.
Le lendemain, le soleil a disparu. Ascension du Mont Hill et du De Maria Peak. Malgré les nuages et la petite neige qui tombe par intermittence, superbe ambiance et descente au De Maria.
Le 18 janvier, projet de skier Lahille Island 15 nm au sud. Nous emmenons 3 ukrainiens, Sacha, Nikolaï et Tolik - 1 skieur et 2 biologistes- qui n'ont pas eu l'occasion d'aller sur cette ile depuis plusieurs années.
Hélas la glace est trop dense et le débarquement impossible. On repart vers le Nord. Au passage on relâche les 3 ukrainiens à Vernadsky.
Mouillage difficile 10 nm plus loin entre les iles Pléneau et Booth, de l'autre coté de Port Charcot où JB Charcot hiverna sur le Français en 1904. Visite de Port Charcot, cairn, réserve de vivres sans doute obsolètes, phoques et manchots papou.
Remontée vers le nord, avec comme objectif-réussi- de skier le Mt Tenant depuis le mouillage entre les iles Rongé et Cuverville. Ce sera notre dernier sommet le 20 janvier.
Il y a une bonne fenêtre météo, et le 20 au soir nous démarrons la traversée retour du Drake. Vent d’est, qui sur les 3 jours qui suivent, doit virer progressivement au sud puis à l’ouest pour l’arrivée sur le Cap Horn le 23 au soir. Parfait !
Navigation agréable, entourés d’albatros et de damiers du cap. La mer se réchauffe, l'air aussi.
Arrivée sur le Cap Horn par force 6-7, ni trop ni trop peu.
Amarrage au ponton de Puerto Toro sur l’lle de Navarino le 24 au petit matin (il y a à nouveau des vraies nuits !). Maintenant le vent peut monter.
Départ en fin d’après midi pour profiter d’une accalmie très courte et relative, et nous mouillons devant Puerto Williams. Place à couple au Micalvi le lendemain matin. Les places sont chères, c’est la pleine saison pour les canaux de Patagonie, et plusieurs voiliers sont rentrés d’Antarctique en même temps que nous. Asado géant et fiesta le soir pour tout le monde. Première mi-temps avec le barbecue dehors, 2e mi-temps au bar du Micalvi selon la tradition.
On enchaine sans pause à 6h00 du matin vers Ushuaia, arrivée en mi-journée. Clôture de ce voyage par un diner gastronomique chez Manu le soir sur les hauteurs de la ville.
Un grand merci aux organisateurs montagnards et marins de cette belle ballade, ainsi qu'aux contributeurs photos à ce blog, en particulier Danielle, Pierre, Marc, Bernard et Robert.
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L’objectif de 2013 est la côte est du Groenland.
La côte est du Groenland se libère de sa gangue de glace 4 mois par an, rarement avant mi-juillet. Le mois le plus facile est le mois d’août, car après les jours raccourcissent très vite, et les coups de vent sont plus fréquents. Début Août nous avions 3 heures de nuit (en fait un crépuscule), mi-août en revenant sur l’Islande plus de 6 heures !
Les conditions météo changent très vite dans le Détroit du Danemark entre Islande et Groenland. Les fichiers GRIB sont bien utiles, mais moins fiables qu’aux latitudes tempérées. Les combinaisons de brouillard et de vent fort sont courantes. Au ras de la côte Groenlandaise il y a souvent du calme plat du fait d’un anticyclone bien calé sur la calotte glaciaire. Par contre, dès 30 miles au large, c'est différent. Au NW de l'Islande, même par beau temps, il se crée souvent un fort courant de NE dans le couloir entre l’anticyclone et les dépressions plus au sud ou à l’est. A l'ouest de l'Islande, ce sont les dépressions océaniques qui donnent le la.
Dès 50 miles au NW de l’Islande, on commence à croiser des icebergs, bien visibles au radar, et des growlers, visibles seulement à l’œil nu.
La cartographie est fausse (parfois de plus d’un mile !) et très incomplète (nous avons vu plusieurs écueils ou hauts fonds non signalés sur les cartes). La combinaison de l’utilisation du radar et du sonar permet de mieux gérer la situation, mais impose une veille permanente.
L’expérience acquise avec Arnaud Dhallenne en 2005, et les conseils de Thierry Fabing et Pierre Lehuby nous ont bien aidés dans la préparation.
Le choix exact de l’objectif au Groenland –Kulusuk ou Scoresby Sund- n’etait pas figé et dépendait des conditions de la glace et de la météo au dernier moment.
Quatre équipes se sont relayées pour cette croisière :
Antoine, Anne, Nicolas, Maud, Virginie, Marie-Sophie et Yves ont monté Chugach de Cherbourg à Reykjavik.
Olivier, Nat, Viviane, Sandrine et Quentin sont allés dans le Scoresby Sund en aller-retour depuis Reykjavik.
Claude, Martine, Cristina, François, Christine et Bruno ont descendu le bateau de Reykjavik à Inverness.
Et Olivier, Nat, Viviane et Hubert ont ramené le bateau à Cherbourg.
Passation d’équipage le 30 juillet à Reykjavik. Avec Sandrine nous sommes arrivés en avance pour préparer le bateau. Les conditions de montée ont été clémentes et il y a finalement peu de choses à faire, hormis le plein de fuel et un gros avitaillement. Nous en profitons en attendant les 4 autres équipiers pour faire un peu de tourisme, et surveiller la météo et les cartes des glaces.
Le 2 août tout le monde est là, et les cartes des glaces indiquent que l’objectif nord (Scoresby Sund) est plus facile que l’objectif sud (Kulusuk). Un bon vent de NE dans les jours précédents a envoyé la glace dérivante au sud. Une fenètre météo de 4 jours semble se présenter avant le retour de forts vents de NE dans le Détroit du Danemark au NW de l’Islande.
Départ de Reykjavik le 3 août en milieu de journée. La météo annonce 25 noeuds de NNE, en fait nous nous retrouvons sous 3 ris et trinquette arisée, avec même le soir des rafales de plus de 45 noeuds sous le volcan enneigé Snofelljokul
Le lendemain midi le vent mollit, nous sommes au près, cap au NW tribord amure.
En se rapprochant de la côte de Blosseville le vent tombe. Nous finissons au moteur le long de la côte au milieu des icebergs et growlers, contre un petit courant de N.
Il fait frais, vin chaud et tartines au pâté
3 jours après notre départ de Reykjavik, nous entrons dans le Scoresby Sund, et le village d’Ittorqqoortormiit est en vue.
500 personnes environ, c'est l'établissement civil le plus nord de la côte E du Groenland qui ne compte pas plus de 4000 habitants au total.
Mouillage devant le village dans 5 m d’eau, prise de contact avec les locaux, et en particulier Jennyfer de Nanu Travel qui nous explique les usages locaux, les précautions à prendre contre les ours –personne ne quitte le village sans arme-, et nous fournit en steaks de bœuf musqué.
Population de chasseurs-pêcheurs, avec ces dernières années un peu de tourisme grace à une liaison aérienne avec l'Islande.
Deux grands anciens ont chacun leur plaque commémorative
En cette saison, traineaux et chiens sont désoeuvrés
Au mouillage le soir.
Arrivée d'Opal, LE bateau de charter islandais qui récupère ses clients une fois par semaine à l'aéroport local.
Le lendemain il y a trop de vent pour faire le plein de fuel, et nous partons vers le fond du fjord à l'ouest. La cote S du fjord est magifique avec ses glaciers orientés N qui tombent dans la mer.
Le fjord est gigantesque (le plus grand fjord du monde) et notre plus petite étape journalière a été de 60 miles. Merci Volvo, car avec l'anticyclone sur la calotte glacière, le vent est souvent faible. Ce fjord mériterait une visite d'au moins 2 semaines.
Bœuf musqué en rasant la côte.
Steaks frites (de boeuf musqué)
Première halte 60 miles plus loin, Viking Havn. De loin la baie semble encombrée par les icebergs et growlers.
En fait ça passe en zigzagant, les plus gros « glaçons » sont échoués et nous protègent à l’intérieur de la baie.
L'heure de l'apéro
Crépuscule et vaisselle Baschung (tradition Chugach)
Le lendemain nous nous dirigeons vers Danmark Island 30 miles à l’ouest. Passage sous de hautes falaises. Nombreux hauts fonds devant les mouillages de Danmark, merci le sonar.
Finalement nous n’y restons pas et continuons vers Charcot Havn dans l’est de l’ile Milnes.
En route temps idéal pour quelques photos mémorables depuis l’annexe.
Galerie de glaçons
Charcot Havn
Le lendemain, direction Bear Islands.
Sommets magnifiques sur Renland au N de l’ile Milnes.
Pour les grimpeurs intéressés, le pain de sucre est environ à 71°10'N et 027°50'W, à 200 km au NW d'Ittoqqortoormiit. Les sommets du coin font entre 2000 et 2200m.
Pique-nique dans Jyttes Havn dans la plus NE des Bear Islands. En partant ça ventile !
Nous essayons de mouiller entre Sydkap et l'ile d'Ingmikertikajik, mais c'est trop précaire.
Finlement nous mouillons dans Nordostbugt , où nous calons le filet avec des espoirs d'omble arctique. Que des rascasses!
Le lendemain, pour rentrer à Ittoqqortoormiit , il faut traverser un mur d'icebergs. Il y en a qui rigolent.
Finalement, 110 m plus loin, Ittoqqortoormiit.
Le lendemain, plein de fuel, avec la participation des jeunes du coin.
Il faut tirer une amarre au quai, rapprocher le bateau au maximum. Le bulldozer arrive avec sa citerne de fuel et sa pompe, on tire le tuyau au bateau ...
Nous n'allons pas quitter le Scoresby sans sortir les skis.
Le lendemain, départ et changement de temps. Nous louvoyons dans la boucaille le long de la côte de Blosseville, radar et sonar utiles.
Nous finissons par mouiller dans une baie sans nom 20 m au SW du Cap Brewster. L'eau est à 1°c, il fait beaucoup plus frais que dans le Scoresby Sund.
Les prévisions météo s'annoncent plus dures dans les jours qui suivent, nous avons une fenètre pour rentrer en Islande au portant que nous décidons de saisir.
Traversée sans problème, le radar est mis à contribution pour repérerer les icebergs dans la boucaille.
Arrivée à Isafjordur, où se trouvent déjà plusieurs voiliers dont certains se préparent à passer l'hiver sur place.Ambiance très sympathique, les locaux sont particulièrement hospitaliers, et un restaurant de poisson, le Tjoruhsid, à ne pas manquer.
Sur les conseils de Dori le kayakiste, nous mouillons le surlendemain à Thingeyri.
Nous sommes pris en main à l'arrivée par Scully, qui nous emmène visiter le cimitière des français et une forge qui travaille encore à l'ancienne avec des outils qui ont près de 100 ans.
Les chutes de Dynjandi
On cale le filet, et on ramasse de petites morues et 2 lumps
Lumps qu'il faut transformer...
La chair s'avèrera impropre à la consommation (huileuse) même bien cuite et préparée en tajine. Les oeufs transformés en chips d'apéritifs (50% oeufs de lump, 50% farine) sont au contraire un franc succès.
Direction Grundarfjordur, très beau temps mais coup de vent 45 n pour le lendemain.
Le pêcheur d'islande fournit quelques lieus noirs.
Le coup de vent passé, on rentre sur Reykjavik en passant par Olafsvik.
Ligneurs
Au port à Reykjavik le 23 aout, rejoins par Libertaire qui arrive de Jan Mayen.
Changement d'équipage, Chugach doit maintenant descendre sur l'Ecosse.
On passe directement à Inverness pour la dernière étape de la saison.
Suite à une avarie survenue au niveau du Pentland Firth, le bateau a dû être sorti de l’eau le 6 septembre pour une réparation provisoire. Il retourne à l'eau le 16 septembre.
Nous avons perdu du temps, le temps a changé et la météo des jours qui viennent n’est pas favorable à un passage par le Canal Calédonien. Un anticyclone sur les Iles Britanniques et une dépression coincée sur proche Atlantique génère un flux de S-SW assez fort en Ecosse et en Mer d’Irlande, et un flux de N modéré en Mer du Nord. Nous rentrons donc par la Mer du Nord.
Portant et phoques joueurs
Première escale à Sunderland. Nous sommes trop gros pour la petite marina, et refoulés des quais commerciaux.
C’est en rade que nous réparons le joint du tube de jaumière bâbord.
Traversée de nuit des champs de gaz et de pétrole aux noms poétiques d’Amethyst, Lancelot, Guinevere et Excalibur.
C’est aussi l’entrée de l’estuaire de la Humber, et entre le shipping et le pétrole, il y a du monde et ça travaille dur.
Escale suivante à Lowestoft à l’entrée N de la baie de la Tamise, l’occasion d’inviter mon vieux complice Chris à manger un confit de canard (comme chez Richard pour les connaisseurs) et une tarte maison.
Harwich le 22 septembre, avec sa collection de bateaux phares et de grues. Contraste entre la remontée de la rivière Stour, belle et sauvage, et les grues du port de Felixstowe.
Pas de Calais et falaises de Ramsgate et Douvres.
Arrivée dans le Solent dans le brouillard, remontée de la Medina et escale à Cowes.
Puis remontée de la Beaulieu River, de la Hamble et mouillage dans la Newton River.
Entrée et sortie de la Newton River. Etroit mais profond dans l’étroiture.
Traversée avec un bon vent d’est vers Cherbourg où Chugach arrive le 26 septembre au soir après 3 mois d'absence.
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Objectif de l’été 2012 : Retourner aux Açores, et en particulier à Flores dont nous gardons d’excellents souvenirs de nos séjours avec Sharon et Vincent.
Les Açores, ce sont 9 iles volcaniques au milieu de l'océan Atlantique, dominées par le Pico, un volcan presque éteint qui culmine à 2350m.
4 équipes se sont succédées sur juillet-aout pour emmener Chugach faire un tour aux Açores :
Un premier équipage a descendu le bateau de Cherbourg à Port-la-Forêt : Antoine, Anne, Guillaume, Catherine, Jean, Guerric et Maylis.
Un deuxième équipage a traversé sur Horta : Antoine, Hervé, Yves, Nicolas, Jean-Marie et Frédéric.
Le troisième équipage a circulé dans l’archipel : André, Florence, Sandrine,
Laurence et Olivier.
Le dernier équipage a ramené le bateau à Cherbourg : Les mêmes Sandrine et Olivier, et Bruno et Pierre
Contournement de l'anticyclone par le S pour la traversée aller, feston au S des dépressions au retour, in fine beaucoup de portant ou de débridé.
Passation d'équipage à Horta le 21 juillet.
Le 23 aout, nous décidons de passer 2 jours sur Pico pour laisser passer une petite dépression avant de traverser sur Flores.
Débarquement acrobatique à Baia de Canas sur Pico.
Rituel du punch
De Pico à Faial le 25 juillet
Caldeira do Inferno qui est un volcan effondré avec ouverture sur la mer. Il est interdit de rentrer dans la caldeira, mais nous ne le savions pas…
Puis Porto Pim où le mouillage de nuit est interdit. Nous passons la nuit à la marina d’Horta.
Après une courte traversée avec un bon vent de NE, arrivée à Lajès sur Flores le 27 juillet
Rodolphe sur Shanawdithit en escale forcée dans sa traversée en mini sur St Pierre et Miquelon.
Barques traditionnelles.
Happy birthday Olivier
Les barracudas abondent sur les secs du sud de l'ile
Le vieux mouillage/port abandonné de Lajedo sur la cote ouest
Colonnes basaltiques
Moulin entre Bordoes et Faja Grande
Cascades et paysages de la cote ouest de Flores
Les lacs du centre de l'ile
Ponta Delgada et Corvo au fond
Monchique, l'ile la plus à l'ouest de l'Europe, et Ponta do Albarnaz
Pêche à lheu da Gadelha au NW de l'ile
Le 30 juillet, traversée de Florès à Corvo
Port minuscule mais très sympathique et actif de Vila Nova de Corvo.
La meilleure affaire du séjour: Pagres contre barracudas
Caldeira, moulin, fromage , tassergal ....
De Corvo à Graciosa sous gennaker
Arrivée le 1er août à Praia sur Graciosa
Visite de la caldeira
Pêche sous-marine et dégustation d'un gros sar
Retour à Horta en passant par Sao Jorge et Madalena do Pico
C'est la Semaine de la mer. Laurence, Florence et André sont repartis, Bruno et Pierre arrivent pour la traversée de retour.
Cristina et Laurent. Cristina avait monté Chugach à Stornoway l'année précédente. Cristina est venue rammener son Sun Kiss 47 de l’association Il Sorgitore en Italie.
Cai perina et bières chez Peter
Le 5 aout, ascension du Pico, 2350 m pour Bruno, Pierre et Olivier. Départ au petit matin, traversée en ferry vers Pico, taxi jusqu'au refuge à mi-pente, et on continue à pieds.
Tradition oblige, Chugach laisse sa trace sur le quai
A nouveau à Praia sur Graciosa en vue de la traversée retour vers la France. La météo s’annonce correcte avec de petites dépressions qui passent au dessus de nous et génèrent du portant.
Le 7 aout, la traversée du retour démarre sous la pluie. Gros orages la nuit, nous sommes trop près du centre des dépressions.
Nous décidons de rallonger un peu la route en faisant un crochet plus sud et passer au large de la Corogne, pour éviter les orages tout en gardant le vent d’ouest. Tactique réussie. Merci les fichiers GRIB! Traversée au sec sauf pour Bruno qui attire les grains à chaque quart !
Farniente, matelotage et gateau coco
La baronne perchée veille
Vie à bord
Ca avance bien
Concours de lever et de coucher de soleil
Le 14 août, 1400 miles plus loin, le Raz de Sein est en vue, le temps change
Escale à l’Aber Wrach pour laisser passer un coup de vent
Escale le 16 aout à Bréhat
Arrivée le 17 aout à Cherbourg après un sympathique contrôle des Douanes sous Jobourg.
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Cet été, l’objectif est de monter aux Iles Shetland
et de rentrer par la côte ouest de l’Irlande.Cherbourg-Stornoway est réalisé par Claude, Martine, Cristina, Michel, Véronique et Romain du 15 au 29 juillet.
Un 2e équipage monte ensuite de Stornoway aux Iles Shetland et retour via la côte ouest irlandaise jusqu’à Bantry: Olivier, Sandrine, Viviane et Nat, du 29 juillet au 20 aout.
Bantry-Cherbourg est réalisé par Olivier, Sandrine, Laurence, Michel, André et Hubert du 20 au 27 aout
Stornoway est un port idéal pour un changement d'équipage
Traversée sans souci sur les Shetland par vent de SE 3-4, en passant à côté de Foula sans pouvoir s’arrèter.
Mouillage le 31 juillet à Ronas Voe
Vue sur le Yell Sound à droite
Faute de truite on mange des moules
Arrivée sur Muckle Flugga à l'extrème Nord des Shetland le 1er Août
Mouillage dans Burra Firth
Coup de filet à Burra Firth: Plies, Lieus, crabes, chiens de mer
Après une journée de louvoyage, arrivée dans le crachin à Out Skerries. Nous sommes tout près de la Norvège. Peu de bateaux passent et font escale dans cette micro-communauté.
Fait frais, le poele est mis à contribution, timetogotobed.
Départ le 3 aout au matin dans le brouillard pour traverser le Yell Sound et rejoindre l'Ouest des Shetland. On n'a RIEN vu! Merci le GPS. Et carte de courant erronée.
Après Point of Fethaland on tourne à gauche vers le Sud et cela se dégage un peu, pour se reboucher à l'arrivée sur Papa Stour.
Au mouillage dans Hamna Voe au Sud de PapaStour.
Plongée et pèche d'oursins au mileu de phoques timides.
Le 4 aout, traversée retour vers les Hébrides, toujours vent de SE 3-4, et toujours en frôlant Foula sans pouvoir s'arrèter.
Arrivée sur les Hébrides, les Iles Shiant et Scalpay
Au mouillage à North Harbour sur Scalpay
Le 6 aout, traversée au moteur du Minch vers Skye dominée par les Cuillins (1000m)
Loch Scavaig... ses cascades... ses phoques... ses huitres...ses coquilles... ses crabes... son vin blanc...
Le 7 aout, départ de Scavaig direction l'Irlande, vent NW4
Arrivée le 8 au petit matin à l'Ile Tory. Mouillage devant puis dans le port de West Town. Accueuillis par Patsy Dan Rodgers, King of Tory, et aussi héritier de la mémoire de James Dixon.
Les falaises au Nord de East Town et Port Doon
Le soir au pub, le roi est aussi troubadour.
Discussion sérieuse au sujet des bijoux de la couronne.
Le 9 aout cap au Sud, vent NW3-4. Un coup de pèche sous les falaises de Slieve League avant l'arrivée à Teelin ramène maquereaux et enccornet.
Départ de Teelin avec le vent et la pluie dans le nez.. 12h00 de louvoyage pour faire 35 m sur le fond vers le SW, et mouillage à Belderg Harbour pour la nuit.
Le lendemain, moins de vent pour passer les Stags et Eagle Island. Le temps s'améliore et le vent revient après Achill Island. Arrivée au mouillage à East Bay à Inishbofin.
Plus qu'il n'en faut! Chugach transformé en bateau usine pour ne rien perdre, et distribution de poisson aux riverains !
Arrivée à Kilronan sur Inishmore aux Iles d'Aran
5 o'clock tea version Irlande.
Pâtes au homard et la tarte à la banane
Le lendemain visite de l'ile à bicyclette
Exceptionnellement la carte n'est pas électronique
La forteresse de Dunaengus avec ses chevaux de frise
Déplacement vers Portmurvy 5 miles à l'Ouest
Coup de filet du 15 aout, ça déborde ! Re-bateau usine .
Le 16 aout on quitte les Iles d'Aran. Arrivée sur Great Blasket , le St Kilda irlandais
Le 17 aout, direction Great Skellig
par
Debarquement par groupes de deux, car il est impossible de mouiller, il y a 30 m de fond au ras du rocher !
La cale de débarquement
Chugach devant Little Skellig
Ascension de l'ile, avec le monastère en haut de Great Skellig
Visite de Little Skellig et de sa colonie de fous de bassan
Mouillage à Derinan Bay
Le 18 août, direction Bear Island et le mouillage de Dunboy Bay.
La carte marine parle d’un banc d’huitres, et on trouve des coquilles
Busy Bantry
Le 19 aout, changement d’équipage et Chugach récupère de nouveaux mousses tous frais
Direction le Fastnet pour une partie de pêche aux lieus à quelques encablures du rocher.
Le micro port de Cape Clear avant une traversée paisible sous spi sur les Scilly
Grimsby Sound entre Tresco et Bryer aux Iles Scilly, oursins de St Agnes, au Mermaid à St Mary
Au mouillage à Anet
Sauvetage d'un anaconda égaré
Encore une traversée paisible sous spi et mouillage à Chausey le 25 aout
Dernière traversée: Aurigny Cherbourg le 27 aout
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Chugach a été mis à l’eau le 19 avril 2010 à Cherbourg. Croisière inaugurale le week-end de l’Ascension aux Iles Anglo-Normandes, mise au point et apprentissage du bateau sur juin et juillet.
Première croisière test du bateau et de l’équipage : Le tour des Iles Britanniques au mois d’aout. Au départ de Cherbourg, par le Pas de Calais jusqu'à Fair Isle. Et retour par le Minch, la Mer d'Irlande et les Scilly, avec un petit changement d'équipage à Howth dans la banlieue de Dublin le 20 aout.
31 juillet, matinée de préparatifs sous l'oeil de Didier d'Aries.
Départ. En sortant du port de Cherbourg, on tourne à droite et on envoie le spi...Jusqu’au pas de Calais.
Ensuite on tourne à gauche. Surprise en traversant la Baie de la Tamise: Une plantation d'éoliennes !
Le vent tourne au Nord et il faut louvoyer à l'ombre des derricks.
6h00 du matin le 5 aout, Fair Isle en vue ! Il fait frais.
Entrée dans North Haven à Fair Isle.
Ballades dans l'ile. Pêche et diner d’oursins sous l’œil intrigué de nos voisins de quai hollandais.
Aux Orcades, escale pluvieuse à Stronsay, Bay of Holland (pas une photo !). Sortie par Westray Firth en passant devant Brough Head en route pour Stromness.
Départ au petit matin de Stromness.
Vent molissant devant les falaises de Kame of Hoy.
Bricolage et matelotage intenses.
Le vent revient pour atterrir sur Loch Eriboll.
Mouillage dans Loch Eriboll sous Ard Neackie.
Le lendemain, on passe le Cap Wrath et on mouille sous la pluie à Loch Laxford.
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Loch Bhalamus, puis Rodel, deux mouillages exceptionnels.
Wizard Pool à Loch Skiport, et on re-traverse le Minch vers Skye.
Sandrine ne veut pas lacher le gennaker. Ca va? Ca va. Pompe! Ca va plus .... On termine sous génois.
Scavaig, aux pieds des Cuillins (1000 m),
Ses phoques, sa cascade, ses lacs, ses coquilles, ses huitres, ses moules, ses crabes...
De Scavaig à Colonsay sans vent mais avec d'énormes requins pélerins dans les Torran Rocks sous Iona.
A travers le Sound of Islay, Port Askaig, Mac Arthur's Head et on arrive à Rathlin Island en Irlande du Nord.
Dans les courants et contre courants du North Channel le long de la côte NE d'Irlande. Entrée dans Strangford Lough, 6 noeuds de courant.
Très bon accueil au bateau phare club house, puis au pub de Sketrick Island.
Matinée à visiter Strangford Lough en attendant la marée pour sortir vers Ardglass, puis les Skerries.
Changement partiel d'équipage à Howth. Nat, Viviane et Guillemette descendent, Anne, Antoine et Nicolas montent.
Traversée au près puis au moteur vers les Scilly. Aux Scilly entre Tresco et Bryher.
Tournée des pubs à Saint Mary.
Et retour à Cherbourg le 30 aout.