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Le projet de l’été 2014 : Le tour du Spitzberg
Après pour Chugach une première croisière dans les glaces sur la côte Est du Groenland en 2013, le projet est de tenter le tour du Spitzberg au mois de juillet 2014, avant de redescendre vers le Sud via Jan Mayen et d’hiverner Chugach fin aout 2014.
Itinéraire prévu :
- Départ le 3 mai de Cherbourg
- Mai et jusqu’à mi juin: Norvège et îles Lofoten
- 2e quinzaine de Juin : traversée sur le Spitzberg via l'île aux Ours
- Juillet : circumnavigation de l'archipel, selon les conditions de glace
- 1ere quinzaine d’Août : traversée vers l'île de Jan Mayen puis vers Bodo en Norvège
- 2e quinzaine d’Août : Descente pour hiverner le bateau.
De Cherbourg vers la Norvège du 3 au 7 mai
L’équipage de la première étape (Christophe-Marie, Karam, Didier) de Cherbourg Alesund se retrouve le 1er mai à Cherbourg. Dernières mises au point du matériel. Le 2 mai, c’est l’avitaillement avec le support de Laurence ainsi que de Sandrine qui est venue mettre ses affaires et ses ingrédients culinaires à bord.
Le 3 mai, départ avec un peu de retard pour cause de gasoil dans les fonds dû à un nable resté ouvert. Départ au près, puis quelques heures plus tard devant Wight le vent tombe. C’est au moteur que nous passons le Pas de Calais, et arrivons dans les champs d’éoliennes et bientôt les plateformes
pétrolières.
Le vent rentre et adonne, génois puis genaker puis spi, très beau temps pendant 2 jours.
Avarie sur le moteur du pilote. Un coup de téléphone à Thierry Etcheto chez L&S qui nous oriente sur la réparation, que Didier réalise façon Houdini dans le compartiment technique arrière.
4 jours après le départ, le 7 mai, arrivée dans la boucaille sur l’ile d’Utsira. Nous décidons d’aller 15 miles plus au nord jusqu’à Espaever.
Très joil petit port de pêche. Nous passons la soirée à résoudre le problème des safrans qui bougent en hauteur sur le tube de jaumière. Réalisation de cales avec les courroies de rechange du moteur.
Départ vers Fitja le 8 au matin, plein d’eau, de matériel de pèche, wifi gratuit…et mouillage 2 miles plus loin dans l’anse de Oyarsvag.
Coup de pèche, plein de lieus, morues, limandes.
Après quelques heures de moteur dans les fjords, amarrage à quai à Bergen le 9 au soir.
Soirée restaurant le soir, visite de la ville le samedi matin, Didier gagne le concours de pêche, et on repart vers le nord.
Moteur, voile, et on mouille le soir dans un mouillage de rève entre Vardoyna et Lykta (60°44’N, 4°14’ E), complètement protégé de tous cotés avec une entrée de 10 m de large.
Plongée, pêche de lieus, oursins, palourdes et bigorneaux dans une eau à 11°C.
Oursins et soupe de poisson au menu.
Le 11 mai, on monte d’une cinquantaine de miles. Passage sous l’ile d’Alden spectaculaire.
Montagnes enneigées et petits détroits.
On mouille sur l’ile d’Hovden dans la baie Arevika. Lieus noirs.
Le 12, départ au près à 7h30 pour passer le Stattlandet, le cap épouvantail local. Objectif Ulsteinvik. Le vent monte, 20, 25, 30, 35 nœuds.
Finalement le Stattlandet méritait sa réputation. Après 14h de route au près dans une mer bien formée, on s’arrète dans la baie de Kleiva sur l’ile de Klamsoya.
Le 13 au matin, on zigzague au moteur dans les canaux entre les iles.
Nous arrivons dans une marina très bien équipée, qui doit accueillir Chugach à la fin de l’été. Prise de contact avec le manager Oystein, et rencontre de Yves, un français qui vit en Norvège depuis 30 ans et travaille le polyester. Rencontre de Gilles, skipper de Peregrina qui a hiverné ici et se prépare à remettre à l’eau.
Valeurs norvégiennes :
Le lendemain, il fait très beau, et nous décidons de remonter le Storfjord sur 50 miles jusqu’à Geiranger.
Parcours magnifique sous les sommets des Alpes de Sonnen. Rêve de ski…
Le fjord se resserre progressivement.
Nous arrivons à Hellesylt où il est bien difficile de mouiller.
Nous repartons vers Geiranger atteint en début de soirée. Courte nuit paisible sur un ponton neuf où nous sommes seuls.
Parcours inverse le lendemain 15 avril, vers 11h nous mouillons dans la petite baie de Veibust pour laisser passer coup de vent et pluie. Pèche de morue, eiders…
Le 16 mai, Christophe-Marie va débarquer et Sandrine embarquer. Fin de première étape !
Le 17 c’est la fête nationale, défilés et foule aux cafés. Christophe nous quitte et le lendemain Sandrine embarque.
Les menus changent. Flan de légumes et gateau coco pour commencer…
Nous repartons vers le Nord. Arrèt à Ona, petite ile 30 miles au Nord .
Les mouettes nichent partout!
Le 19 au soir arrèt à Breivikfluan pour la nuit, on cale le filet. Morues, vieilles, lieu et limande.
Le 20 mai pas de vent, on fait 80 miles au moteur ! On arrive à Brekstad d’où nous allons rejoindre Trondheim en ferry pour une visite en journée.
est une bonne option qui nous évite 50 miles aller retour au moteur.
La ville de Trondheim est une des « Venise du Nord », pas de canaux mais une rivière qui traverse la ville.
Nous faisons le tour à pieds, ce qui permet à Karam de choisir soigneusement le coiffeur qui va s’occuper de lui.
Le soir nous partons mouiller sous l’ile de Huso, et le lendemain nous faisons route, essentiellement au moteur, vers Sorgjeslingan, un petit archipel superbe 15 miles au Sud de Rorvik. Voilà qui ressemble plus à une « Venise du Nord ». Promenade de charme et morue…
Le 23 mai, un peu de vent pour partir et passer Rorvik.
Le vent tombe , et nous piquons au moteur vers Vega, pour y chercher un abri pour le coup de vent annoncé. On cale le filet, et la baie regorge de morues. Le vent rentre comme annoncé dans la nuit, et le lendemain il monte à 35 nœuds. Cela permet de lever le filet, vider le poisson, aller aux bigorneaux et préparer la soupe… quasiment une occupation complète de 9h à 18h ! Soupe excellente.
Le 25 au matin, la météo annonce encore du vent fort au large, en plein dans le nez, et peu de vent à terre. C’est l’option choisie, nous alternons voile et moteur pour remonter de 80 miles vers le nord.
Nous passons le cercle polaire, avant de traverser au près vers Rost, la plus sud des iles Lofoten.
Le soleil s’est couché à minuit pile et s’est levé à 2h10 !
La météo annonce un vent en baisse à 18-20n. C’est finalement avec 30 nœuds, 3 ris et une demi trinquette que nous arrivons à Rost le 25 mai à 3h du matin sous un soleil éclatant.
Rost,650 habitants, c’est pavetons, tourbillons et séchoirs à poisson ! Grasse matinée, travaux d’entretien divers et visite de l’ile.
Nous rencontrons Tor, artiste, galériste, cafetier, coiffeur. A droite, la Cène, par Tor
Nous quittons Rost le 27 au matin au moteur, destination Moskenesoy. Surveillés par un aigle de mer.
Une heure plus tard, odeur de chaud dans le moteur. Analyse très rapide : L’alternateur principal a chauffé et ne charge plus. Nous nous arrêtons sur l’ile la plus proche, Vaeroy, pour regarder de plus près.
Autopsie, les soudures des bobinages au pont de diodes ont fondu. Le mécanicien local confirme, que au moins 2 des diodes sont mortes et nous propose de commander un nouvel alternateur.
En attendant, on ramasse oursins et bigorneaux.
Le nouvel alternateur arrive par hélicoptère le lendemain, montage, tests.
Le 29 mai après 2 jours d’escale forcée nous repartons vers A (prononcer oeu) sur Moskenesoy.
Ancien village de pêcheurs, retapé pour les touristes, assez réussi mais un peu léché à notre gout.
Les morues sont authentiques.
Amarrage précaire, peu de place, peu de fond, mais iul fait calme et beau. Il fait chaud !
Surprise, nous rencontrons Micheline et Jean-Luc, de vieux amis de Didier qui sont arrivés jusque là en camping car depuis Baden dans le Morbihan !
Départ le lendemain matin par calme plat. Coup de pêche sous l’ile de Landego, et Sandrine établit le nouveau record de morue sur Chugach: 7,4 kg.
Ce soir du 30 mai, escale à Bodo pour y déposer Sandrine et récupérer Laurence. Chantal et Christophe viennent nous faire une petite visite et nous donner quelques tuyaux avant de rentrer en France.
Samedi 31 mai, Sandrine s’envole et Laurence arrive. C’est bien pratique, l’aéroport est à 10 mn à pieds du port. Avitaillement, crevettes fraiches, leurres à morue, plein de fuel et nous voilà repartis. Nous mouillons le soir dans Kjelbotn, la magnifique baie au NE de l’ile de Landegode.
Dimanche 1er juin, traversée vers Flakstadoy, en surveillant la charge du nouvel alternateur et faisant la maintenance du moteur hors bord et des commandes du vérin de dérive. Nous mouillons à l’E dans Straumoya, encore un mouillage de charme. Pêche et promenade vers un petit lac 15 mn au dessus du mouillage.
Lundi 2 juin, pas de vent. Objectif Henningsvaer au SW de l’ile d’Austvagoy. Arrèt pèche, grosses morues, le record de Sandrine est battu et n’aura tenu que 3 jours. Morue de 8,5 kg !
Les Lofoten sont encore bien enneigées.
Le soir, arrivons à Henningsvaer, très joli petit port de pêche à la morue reconverti dans le tourisme.
Nous quittons Henningsvaer pour aller faire des courses à Svolvaer, où nous rencontrons Pierre et son Aztec Lady en partance pour le Spitzberg. Achat d’un mixer electrique pour faciliter la soupe de poisson.
Nous repartons vers Kvannkjosen 3 heures plus loin. Baie magique ! Protection totale, oiseaux, torrents qui descendent des pics avoisinants. Peut être le plus beau mouillage depuis que nous avons quitté Cherbourg.
Partis chercher des huitres, nous trouvons des pétoncles ! Excellentes.
Le sommet au sud du mouillage, Gunnarkiltinden ( ?) et sa face NE parraissent bien tentants.
Le lendemain matin, il fait très beau, et après le petit déjeuner, deux d'entre nous partent à l’assaut du Gunnarkiltinden.
Marche d’approche pénible, jusqu’à la sortie de la forêt. Ensuite neige de névé bien portante malgré les 15°c !
Sommet, très belle vue du mouillage et des montagnes environnants.
Début de descente
Belle descente !
Nous voilà repartis vers Gullvika sur Austvagoy. Beau mouillage, lac de charme, nous sommes rejoints par Gilles et patrice sur Peregrina. C’est aussi l’anniversaire de Didier, fêté dignement.
L
Le lendemain 5 juin, nous nous dirigeons vers Stokmarknes pour récupérer Raaji qui arrive de Suisse, et en profiter pour faire quelques courses. Au passage , visite de Trollfjorden au pieds de pic magnifiques qui rappellent Chamonix. Bonne base de ski de rando et d’escalade….
Nous abandonnons Karam à Stokmarknes pour la soirée et partons chercher un mouillage plus nature.
Le soir nous sommes à Lonkanfjorden, aux pieds du Moysalen , le point culminant des Lofoten et des Vesterallen.
Le lendemain nous récupérons Raaji et Karam et repartons vers Grunnfjorden . Nuit calme, nouvelle visite de Trolfjorden le lendemain matin.
Au vu de la météo, nous décidons de passer par les fjords intérieurs, et cela nous permet de retourner à Kvannkjosen. Aigle et à nouveau pêche miraculeuse de pétoncles après repérage par Didier et Karam.
Le 8 juin nous traversons le Tjellsundet vers le Nord, et mouillons le soir à Kjotta où un local nous offre des moules (moins grosses qu’aux iles Féroé pour ceux qui connaissent l’histoire).
Le 9 il pleut nous montons vers le NE sous la côte ouest de Senja, en pêchant et perdant un gros flétan.
Nous terminons à Hamn, ancien port de pêche reconverti en complexe hôtelier avec petite marina. Personnel charmant mais ni l’électricité ni le wifi ne fonctionnent, seulement la facturation de la taxe portuaire ! Le 10 juin toujours cap au NE, et nous mouillons à Tussoya. Pêche au filet décevante, essentiellement des petits oursins !
Le 11 nous naviguons sous spi vers Tromso, et quand le vent tombe, atelier matelotage.
Nous mouillons le soir à Ryoy, petite ile qui abrite la réserve de bœufs musqués de l’Université de Tromso.
Le 12 juin dans la matinée nous sommes à Tromso. Fin de 3e étape, Laurence et Raaji vont descendre, et Jean-Claude et une nouvelle Laurence embarquer.
Samedi 14 juin: Il pleut sur Tromso. Raaji et Laurence ont pris l'avion ce matin. Le reste de l'équipe fait l'avitaillement et la météo.
Le dimanche 15 juin, nous quittons Tromso pour nous positionner en haut de l’archipel avant la traversée vers l’ile de l’Ours. Bonne surprise, l’antenne extérieure de l’iridium marche à nouveau à 20 m de Tromso. Apparemment, les ondes électromagnétiques locales étaient responsables de nos soucis. Nous n’annulons cependant pas la commande du connecteur de remplacement que Sandrine doit apporter à Longyearbyen.
Le soir, escale à Torsvag, port de pêche à l’extrémité N de l’ile de Vannoy. Averses de grésil et température de 5°C, belle ambiance.
Le lundi 16, il fait 3°C, et le ciel bleu du début de matinée est remplacé par de la neige ! Comme pour nous aux Lofoten, il faisait 25°C à Torsvag 10 jours plus tôt… Contraste ! La météo annonce une amélioration en soirée.
Départ le lundi soir au près. Dans la nuit le vent de Sud rentre et monte progressivement pour atteindre 30 n. Le 17 il souffle toute la journée, et baisse le 18 au matin à 60 m de l’ile de l’ours. Averses de grésil, température à 0°C. Depuis 3 jours nous naviguons panneau de descente fermé pour garder la chaleur à l’intérieur. La descente Alubat n’est pas conçue pour ce genre de navigation, elle ne permet pas d’entrer et sortir rapidement. En vue de l’ile le vent de NE rentre, nous avions anticipé en montant au vent et terminons au près d’un seul bord sur les falaises du sud de l’ile de l’Ours.
Nous croisons un baleinier.
Mouillage le 18 juin en début de matinée dans la baie de Telvika, la mieux protégée du vent de NE. Contact radio avec la base norvégienne 6 m plus à l’Est, il n’y a pas d’ours sur l’ile en ce moment. Débarquement. Au dessus de la baie, une petite cabane où vivent 2 ornithologues polonais qui travaillent sur les skuas.
Les skuas (ou labbes) sont les rois de l’ile. Ils attaquent Jean-Claude dont ils n’apprécient pas du tout la casquette orange.
Nous ramassons parmi les objets flottés de la plage un tapis de sol de voiture destiné à améliorer la descente. La météo pour les jours à venir est stable, vents de NE de 20 à 25n, temps gris/averses de neige. Nous décidons le 19 après-midi de partir vers le Spitzberg. Route directe au près sous grand-voile et trinquette arisées. Température entre 0 et 2°C.
Le 20 juin en début de matinée le Spitzberg est en vue. Le temps se dégage, nous rentrons dans un anticyclone mais il fait toujours aussi froid.
En fin d’après-midi nous sommes au mouillage dans le Hornsund , baie de Kamavika, à 1 mile de la base des polonais, à l’abri des glaces dérivantes libérées par le glacier Hansbreen. Confit de canard pour fêter l’arrivée ! Le 21 le vent est tombé, et il fait grand beau. Nous partons explorer le fond du Hornsund.
Sommets magnifiques et alpins, le point culminant à 1400 m.
La Grande Sassière du Hornsund (dédicace à Eric, Anne et Alexandra)
Mouillage à Ammonitoya, l’ile aux fossiles. A peine mouillés, voici un ours sur la presqu’ile d’à coté, qui décide de traverser vers Ammonitoya. Panique chez les sternes, l’ours fait une omelette. Impossible de débarquer ! Après son omelette, l’ours décide de faire la sieste à 300 m du bateau. On attend qu’il parte pour débarquer… Et un 2e ours surgit sur l’ile d’à coté !
En attendant que les ours lèvent le camp, entretien du bateau et réalisation d’un panneau de descente rapide à manoeuvrer avec le tapis de sol trouvé à l’ile de l’Ours.
En fin d’après-midi les ours ont gagné, ils occupent toujours le terrain et nous n’avons pas débarqué. Nous partons mouiller pour la soirée plus loin à Selbukta, et en chemin croisons un 3e ours !
Il fait très beau pour ce jour le plus long de l’année (notion sans importance ici, nous sommes à 74°N, le jour est permanent et aujourd’hui le soleil aussi), et la température monte à 11°C. Nombreux oiseaux.
Le lendemain, départ vers Ammonitoya pour y débarquer enfin si l’ours est d’accord. En levant l’ancre nous croisons un 4e ours !
Visite d’Ammonitoya, les ours sont partis, et les sternes sont territoriales bien qu’il n’y ait plus un œuf sur l’ile.
Déplacement vers Gashamna, puis Isbjornhamna pour rendre visite à la base polonaise. Accueil très sympathique, les polonais nous offrent thé, café et connexion internet. Aussi conseils pour l’ascension et ski du beau sommet au dessus de la base. Au sommet un renard territorial passe un savon vocal au skieur.
Un troupeau de rennes vit près de la base.
Il y a des petites fleurs et lichens partout dès que la neige fond.
L
Le lendemain 23 juin, départ vers le BellSund. Belle journée de voile à tirer des bords vers le Nord, mouillage le soir à Josephbukta.
Le lendemain matin visite de Fleur de Lys Hamna. Rennes, épaves de baleiniers bien conservées, cabane de trappeur. Nombreux phalaropes.
En fin d’après midi mouillage à Maria Holmen. Oies et eiders nichent sur l’ile.
Le lendemain matin visite sur l’ile voisine d’Akseloya de la cabane du trappeur Louis Nielson. Il a pris sa retraite il y a 2 ans et a vendu à Thomas et Lisa qui ont repris son activité. En ce moment, collecte de duvet d’eider.
Lisa emmène sa fille de 2 ans à la plage devant la cabane.
Déplacement l’après midi vers Fridtjovhamna, temps bien bouché. Le lendemain 26 juin on monte vers le Nord et le Isfjorden. Mouillage à Trygghamna, baleines à l’entrée de la baie, nous sommes à 78°15’N.
27 juin, le filet calé la veille en espérant des ombles chevaliers n’a donné qu’une vingtaine de rascasses. Didier en fait une soupe. Le lac au dessus du mouillage est encore partiellement gelé. Nous partons vers le fond de l’Isfjorden, brouillard et crachin. Nous mouillons au Nord de Flintholmen pour déguster la soupe de rascasses arctiques baptisée « soupe 78°N ».
28 juin, il fait meilleur. Visite de l’ile de Flintholmen façonnée par le retrait du glacier voisin.
Phoques barbus dérivant sur leurs plaques de glace.
Sous le Cap Wijk nous mouillons devant la maison du trappeur Harald Solheim, établi là depuis 30 ans. Qui ne semble pas ravi de nous voir, mais parait soulagé quand nous lui confirmons que nous sommes des « privés », et qu’il n’est pas un nouveau stop pour un tour operator. Température agréable de 11°C.
Le lendemain dimanche 29 juin, déplacement vers Longyearbyen, où nous trouvons une place à quai parfaite.
Mardi 1er juillet : Laurence et Jean-Claude sont partis ce matin, nous attendons Sandrine dans 2 jours. Entretien du bateau et approvisionnements. La fermeture de descente donne satisfaction et est considérée comme terminée. Il fait 6°C dehors et 18°C à l’intérieur du bateau.
Nous surveillons aussi les cartes des glaces, pour la première fois aujourd’hui le passage au Nord s’ouvre. Bien que la situation soit encore fragile au droit du Woodfjorden
3 juillet : L’avion de Sandrine fait 3 tours au dessus de la piste sans atterrir. Il est détourné sur Tromso. Nous soupçonnons Sandrine d’avoir voulu visiter Tromso et le musée polaire.
4 juillet 18h30 : Sandrine est à bord, on part immédiatement pour aller dormir à Trygghamna, mouillage aux pieds du glacier.
5 juillet : Pas de vent, moteur vers Poolepynten où nous attendent des morses…
Mouillage le soir à Engelsbukta.
6 juillet : Navigation vers le Kongsfjorden, Mouillage aux pieds du Blomstrandbreen, et à quai à Ny-Alesund en fin de journée.
Nous sommes à quai à coté d’Aztec lady et de Vive La Vie, le yacht de 60m de Willy Michel patron d’Ypsomed. Douches à la base de vie des scientifiques, buste d’Amundsen, reste d’exploitation minière, rennes et oiseaux…
7 juillet : Nous avons pu compléter les réservoirs de fuel ce matin, et nous quittons Ny Alesund et la Baie du Roi. Arrivée en fin de journée dans Magdalenafjord, approche du glacier qui a reculé et dont le front est maintenant hors carte. Mouillage à Trinityhamna, non loin de Vive La Vie.
Le lendemain, grand beau, visite de Smeerenburg et de Virgohamna (lieu le plus visité par les paquebots de croisère) au milieu des touristes, les bateaux prennent des tours pour débarquer.
Mouillage le soir à Gjoaneset au NE d’Amsterdamoya, abrité du vent de sud qui doit rentrer dans la nuit.
9 juillet : Le vent est bien rentré, 40 nœuds de sud. Nous n’avons pas réussi à récupérer la carte des glaces. Nous décidons d’attendre que le vent se calme pour continuer. Nous sommes à 79°46'N, et nos cartes navionics s’arrètent à 79°50’N. Mais nos cartes C Map sur Maxsea vont à 80°N, et les cartes papier au dessus.
10 juillet : Le vent s’est calmé un peu, et nous partons vers le NE vers le Raudfjorden. Mouillage au fond d’Hamiltonbukta. Beaucoup de traces d’ours mais pas d’ours. Glacier magnifique, beaucoup d’oiseaux.
Le 11, après une sortie délicate d’Hamiltonbukta, on continue vers l’E. Les premières glaces sérieuses nous forcent à un détour par le S vers 79°53N.
Finalement ça passe, et on arrive dans le Woodfjord pour mouiller dans le lagon de Mushamna. Encore partiellement gélé. Oiseaux, phoques, visite de la cabane de trappeur inoccupée. La carte des glaces laisse supposer un passage libre de glace vers le Hinloppen pour demain.
22h, le vent d’ouest se lève, et la glace du lagon dérive vers nous. Départ en catastrophe, on risque de se faire bloquer et les larges plaques de glace menacent de monter sur la chaine. On va mouiller 5 miles plus loin à Krokvika à l’abri de la glace et du vent.
12 juillet, départ pour le Hinloppen. 15 miles plus loin, premières glaces sérieuses au niveau du cap Grahuken, 1h plus tard impossible de passer. A l’est la barrière de glace s’étend vers le Bangenhuk et l’E du Wijdefjord, on cherche un passage vers le NW. Vent et grésil. Plusieurs fois on pense avoir trouvé, mais en fin de matinée vers l’ile de Moffen on est bloqué de tous cotés.
Demi-tour et retour au mouillage de Krokvika en croisant des belugas.
Le 13, la carte des glaces et le vent de NW ne laissent pas présager d’amélioration, on décide de patienter et de visiter le Liefdefjord. Dans Hornbaekpollen on rencontre le bateau d’expédition français Polaris, qui nous offre douches et bières, et beaucoup d’informations sur les spots intéressants du Spitzberg. Ils ont à bord une équipe de photographes américains qui cherchent les ours. Ils nous apprennent aussi que 3 bateaux d’expédition ont renoncé aujourd’hui à rentrer dans le Hinloppen. Nous ne sommes pas les seuls à être ennuyés.
Vues magnifiques sur le Monacobreen.
La carte des glaces du soir n’est pas très bonne. Le vent d’W continue à pousser la glace vers l’entrée N du Hinloppen, tandis qu’à l’extrémité S du détroit les vèlages du glacier géant Brasvellbreen de l’ile de Nordauslandet sont poussés vers la sortie S du Hinloppen.
Le 14 on patiente toujours et on remonte vers la sortie du Woodfjord. Polaris nous signale un ours qui dort au fond de la baie de Sordalsbukta, séance photos.
Mouillage et pêche dans Mushamna maintenant dégelé. Phoques, morse et omble chevalier. La carte des glaces ne nous permet toujours pas de passer le haut du Hinloppen.
Le 15, on se déplace vers Breibogen. La carte des glaces montre encore une détérioration, il faudrait attendre plusieurs jours pour envisager une amélioration permettant de passer. Le planning ne nous permet plus d’envisager un tour du Spitzberg en mode tourisme, et un éventuel mode sans arrèts visites ne nous intéresse pas. Nous décidons de rentrer à Longyearbyen par le N et l’W en prenant notre temps.
Du coup, visite approfondie de Ytre Norskoya, beaucoup d’oiseaux. Sternes territoriales.
L’omble chevalier est excellent, au four pour un premier repas, en tourte pour un 2e repas.
Le 16, nous nous dirigeons vers Kobbefjorden dans l’W de l’ile de Danskoya. Nous croisons le voilier français Sillage. Et une ourse avec son ourson.
Au mouillage, dans la lagune au N de l’entrée, nombreux phoques communs, assez rares au Spitzberg. Vertèbres de baleines, os d’ours et de rennes.
Le 17 juillet, nous partons chercher les ours dans l’E de Smeerenburg. On ne trouve pas d’ours, mais tout en bas on trouve Aztec Lady qui dérive tranquillement sous le glacier. Pierre, Florence et Clément nous offrent un excellent café. A bord, une sympathique équipe de géologues normands et savoyards.
Nous passons la nuit dans Scheibebukta sous la falaise du glacier, protégés par un isthme rocheux.
18 juillet, journée de louvoyage dans la boucaille le long de la cote vers le S pour finalement atteindre le Lilliehookfjord et la baie de Signehamna. 19 juillet, grosse pluie et vent le matin, grasse matinée. A terre l’après midi, lacs, belles pierres, oiseaux et restes d’une station de surveillance allemande de la 2e guerre mondiale. Cherchez le renard…
20 juillet, beau temps, visite du Krossfjord, de ses falaises à oiseaux et de ses glaciers.
Dans l’après midi, visite du Kongfjord et de ses glaçons. Vue parfaite sur les sommets des 3 Couronnes.
En fin de journée escale à Ny-London. Inspection de la carrière de marbre désaffectée et des restes des installations.
Mouillage pour la nuit dans Blomstrandhamna avec ses glaçons chugachophiles.
Le lendemain, le beau temps a disparu, les 3 Couronnes sont grises. On louvoie vers le sud pour finir chez les morses de Polepynten. Au total, 5 bateaux au mouillage, un record !
22 juillet, temps gris, on louvoie jusqu’à Farmhamna. Mouillage magnifique entre les ilots, devant la cabane d’un trappeur qui visiblement vient juste de partir en vacances. Oiseaux, os de baleines, bois de rennes…
23 juillet, il pleut, louvoyage jusqu’à la ville russe de Barentsburg à l’entrée de l’Isfjord. Curieux mais quai inconfortable, on ne reste pas.
On va dormir à Trygghamna, une valeur sure. Aztec Lady y est déjà au mouillage. Au menu , flan de légume avec coulis de tomate, hareng pommes à l’huile et tarte au citron.
Vers 2 heures du matin, le vent se lève, vérification du mouillage… et surprise, 3 ours traversent la baie devant Chugach.
24 juillet, nous partons visiter le Tempelfjord et mouillons à Bjonohamna sous les falaises assourdissantes d’oiseaux surveillées par les renards.
25 juillet: Au mouillage à Longyearbyen pour la fin de cette 5e étape...
26 et 27 juillet : nettoyage, plein d’eau, vidange moteur et autres entretiens. Courses pour l’étape suivante. Nous passons notre temps à bouger le bateau au ponton où les voiliers s’entassent sur 2 ou 3 rangs. Le 27, Sandrine et Karam nous quittent, et Emma et Bernard embarquent. Bernard a perdu son bagage à Oslo…
Le 28 il pleut. Bernard récupère son bagage dans l’après midi, et nous voilà repartis pour Trygghamna, en compagnie d’Aztec Lady. Pas d’ours, mais le soleil arrive et les phoques se prélassent sur les glaçons lachés par le glacier.
29 juillet : La météo est correcte, et nous décidons de partir sur Jan Mayen au large de la cote est du Groenland 500 miles au sud : 4 jours de navigation de la mer de Barents vers la mer du Groenland. Pour le premier jour, calme plat. Nous croisons quelques baleines. 30 juillet : Le vent est bien rentré pile de l’arrière, ce qui n’est pas facile à gérer. La pluie aussi. 31 juillet : La température baisse à 3°C. Dans l’après midi le soleil fait une apparition, grosse houle d’est. 1er aout midi : Jan Mayen en vue ! Toujours une forte houle, où mouiller ?
Nous passons sous la cote nord-ouest de l’ile, le volcan est magnifique.
En fin d’après midi nous mouillons dans Kvalrossbukta, au vent mais à l’abri de la houle. Roy, le commandant de la base, arrive dans sa jeep pour nous accueillir, nous donner les consignes et nous inviter le lendemain à la base. 5 voiliers visiteurs sont « prévus » à Jan Mayen cette année, nous sommes le 3e.
2 aout : Visite de Jan Mayen, entre notre mouillage et la base 10 km plus loin. L’ile appartient aux oiseaux, il n’y a aucun mammifère hormis les 18 hommes et femmes de la base et leurs 2 chiens. Cela fait 15 ans qu’on n’a pas vu d’ours, et le dernier renard arctique s’est éteint dans les années 1970. Le rôle principal de la base est de gérer une station Loran. Hier était la première belle journée sans brouillard depuis 2 mois, nous avons de la chance.
Promenade sur l’ile : Quelques (gros) os de baleine. Des skuas très agressifs. Beaucoup de petits champignons …non identifiés.
Le 3 aout nous entamons un tour de l’ile par le sud, et quittons l’ile vers 13h direction les Iles Lofoten 500 miles plus loin. 24h de calme plat, puis un bon vent de nord puis nord-est parfois musclé, qui est remplacé par du sud ouest à 150 miles de l’arrivée. Le générateur est mis à contribution mais n’aime pas la gite.
Nous changeons peu de latitude, mais à mi parcours la température se réchauffe substantiellement. Pour finir moteur pour l’arrivée à Tangstad dans Steinfjord sur Vestvagoy le 6 aout au soir. Au passage une belle morue.
Pas fâchés d’arriver, après 7 semaines d’arctique la protection de la descente est démontée.
Nous passons la journée du 7 aout à Tangstad sous la pluie, mais le temps médiocre est largement compensé par la beauté du site et la gentillesse des habitants. Il y a une dizaine de bateaux de pêche et une petite usine pour préparer le poisson. Oursins et bigorneaux, ça faisait longtemps.
Le 8 aout nous montons vers le nord-est . Au passage coup de pêche, morues et lingues. Didier prépare la soupe!
Et pour finir nous trouvons un quai hospitalier à Fiskebol. La baie est magnifique mais le paysage un peu gaché par le cube d'une usine...qui nous fournit cependant amicalement une connexion internet.
9 aout : Nous trouvons une place précaire à quai à Trollfjord, sans souci car il fait grand beau sans vent. Ascension vers les refuges et les lacs.
10 aout : Retour pour la 3e fois cette année à Kvannkjosen. Grand beau. Plongée, pétoncles à volonté, ascension du Blatinden( ?) et aigles pour Didier er Bernard.
11 aout : Arrêt déjeuner dans le port baleinier de Skrova.
Le soir nous sommes à quai à Henningsvaer …plein de touristes en comparaison de notre passage début juin.
12 aout : Navigation vers Sterfjord en passant par Nusfjord où nous croisons le voilier français Old Sailor.
13 aout : Navigation vers Buvagen à l’extrémité de Moskenesoy. Au passage visite de A et coup de pêche.
14 aout : Nous quittons les Lofoten sous spi pour nous rapprocher de Bodo. Navigation vers Vokkoy où nous sommes persona non grata au ponton, nous continuons vers Helligvaer où nous trouvons bon accueil et une place à quai de ce sympathique port de pêche.
15 aout : Traversée sous gennaker vers Bodo, fin de 6e étape.
16 aout : Journée de nettoyage et avitaillement, soirée active au Shuffle Board .
17 aout : Bernard nous quitte pour rentrer à Orléans, et Sissi, Daniel et Hubert embarquent. Ils apportent des produits de première nécessité comme de la tisane Grand Sud et du brebis basque avec ce qu’il faut pour l’accompagner. Nous partons immédiatement mouiller à Selvagen sur Fleina.
18 aout : Longue navigation vers Tomsvika sur Tomma.
19 aout : Navigation sous spi vers Mosvagen au dessus de Salhus.
Ballade au lac, baignade, morues et bigorneaux.
Emma développe une technique de détection des anisakis par mirage.
20 aout : Longue journée vers Gjaeslingan. Juste après Rorvik nous croisons Arctic et Georges qui descend sur les Shetland.
21 aout : Traversée vers Halten. Archipel magnifique, l’un de nos plus beaux mouillages en Norvège. L’ile n’est habitée que 3 mois par an !
Oursins, et un gros lieu pour le diner.
22 aout : Traversée vers Froya, et mouillage dans une belle piscine entre les ilots de Litldoya, Flatoya et Stordola. Coques à gogo !
23 aout : Navigation sous spi vers Kristiansund, retour à la civilisation.
24 aout : Traversée vers l’ile d’Ona où nous passons la nuit. Non seulement l’ile est magnifique, mais pour les 50 NOK de la taxe de ponton, l’électricité est à volonté et la machine à laver le linge gratuite !
25 aout : Nous allons visiter un grand fjord et choisissons le Hjorundfjord. Bien sombre sous la pluie. Au fond du fjord, nous accostons à Oye où l’accueil du célèbre Hotel Union est à la hauteur de sa réputation. Le lendemain, le temps est bien meilleur et les sommets qui dominent le fjord, tous entre 1200 et 1500 m, sont bien visibles. Promenade en montagne, champignons…
27 aout : Traversée vers Alesund où nous passons la soirée. Le lendemain, Daniel et Sissi nous quittent.
29 aout : Le bateau est sorti de l’eau et nettoyé. Il va passer l’hiver à quai sous la surveillance d’Oystein .
Mot du skipper : Fin d’un riche et long périple de 4 mois, de la Normandie jusqu'au Nord du Spitzberg et à Jan Mayen. Des souvenirs de mer, de glace et de pentes de neige, d’ours, d’aigles, de grosses morues, de flétans perdus. Souvent partagés avec les bateaux amis, Aztec Lady, Polaris, Peregrina, Chioné, Milivina et bien d’autres. Et toujours et partout l’hospitalité bienveillante de nos amis norvégiens.
Merci et félicitations à tous l’équipage, avec, par ordre d’apparition, Didier, Karam, Christophe-Marie, Sandrine, Laurence F., Raaji, Laurence D., Jean-Claude, Sandrine encore, Emma, Bernard, Hubert, Daniel et Sissi. Remerciements particuliers à Didier, Emma et Hubert qui ont préparé l’hivernage du bateau . La suite au printemps prochain.
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